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Critique de Pois0n


Ce second opus de La dimension fantastique convainc moins que le premier... la faute, sans doute, au nombre plus réduit de nouvelles : forcément, quand il y en a peu, l'équilibre entre les bonnes et les plus bof est vite rompu.

… L'avantage, c'est que ça permet de parler en détail de chacune sans se retrouver avec un roman-fleuve en lieu et place de critique.

« L'élixir de longue vie », qui ouvre le recueil, commence plutôt pas mal : bienvenue en Italie, dans un palais, en pleine orgie, pendant que le père du héros se meurt. Ambiance ! Cette nouvelle est sans doute la plus horrifique de toutes, pas à cause de gore ni de violence ni de fantômes tapis dans les coins, mais bien parce que l'être humain est capable du pire par égoïsme. Le problème, c'est que tout ça est un peu longuet, sans parler de la fin en Espagne, qui part en délire complet.

L'intrigue de « Gottfried Wolfgang » a beau être classique et prévisible, la nouvelle n'en reste pas moins sympathique et sans temps mort, avec un cadre original (la révolution) mis au service de l'histoire mais non son sujet. Le texte est court et va à l'essentiel, ce qui, après la nouvelle précédente, fait d'autant plus de bien.

« Sredni Vashtar », ah ! Sredni Vashtar ! Si l'un des textes devait vous convaincre de craquer pour cette anthologie, c'est bien celui-là. Lui non plus n'est pas très long, mais c'est un petit bijou d'ambiance ; une plongée au cœur de l'enfance, où sont préservés intacts l'injustice des adultes, l'imagination galopante et une certaine cruauté innocente, aussi. Sans oublier la plume enchanteresse de Saki. Bref, Sredni Vashtar est encore et toujours un coup de cœur.

« La chambre perdue » est une autre bonne pioche, même si là encore, on en devine sans mal les tenants et aboutissants. C'est plutôt la façon dont l'auteur plonge son héros dans l'horreur qui est intéressante, via une métamorphose rudement bien orchestrée. Les interactions entre les protagonistes, en revanche, manquent singulièrement de naturel, mais dans l'ensemble, le texte est plutôt plaisant.

« Les filles de la nuit » : « tout ça pour ça ». Certes, en tant que collectionneur de poupées, il est toujours sympathique de tomber sur des personnages partageant la même passion. Encore que les poupées du Modeleur sont particulièrement effrayantes et plongent sans difficulté la nouvelle entière dans une atmosphère de malaise. Mais là encore, c'est long, très looooong pour une conclusion que l'on devine dès le début. Ajoutez à ça un personnage principal à peine plus sympathique que l'antagoniste, et l'on n'a qu'une envie : en voir le bout, mais pas pour de bonnes raisons.

« Hier, c'était Lundi » est un petit bijou d'absurde. En conséquence, son déroulement est souvent déroutant et le lecteur n'a guère plus de repères qu'Harry Wright. Par contre, niveau originalité, la nouvelle est tout simplement imbattable ! Aussi, même si l'on ne comprend pas toutes les explications tarabiscotées sur le pourquoi du comment, se laisse-t-on séduire sans mal. La plume de Theodore Sturgeon est légère et malicieuse ; le texte se savoure comme un petit bonbon qui pique : il n'est pas agréable sous tous ses aspects, mais son goût s'avère inimitable.

En résumé, ce second volume de La dimension fantastique n'est pas dénué d'intérêt, même si tous les textes sont loin de se valoir. Contrairement au précédent, il arrive donc qu'on s'y ennuie... cependant, avec deux histoires valant franchement le coup d'être découverte et deux autres sympathiques, qu'importent les moins bonnes ? Comme souvent avec les anthologies, finalement.
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