Un recueil mineur d'un auteur majeur
Difficile, a priori, de reprocher quoi que ce soit à ce recueil du grand écrivain argentin
Jorge Luis Borges, mixant poésie en vers et courts textes en prose. L'ouvrage rassemble en fait deux recueils : le chiffre et
Les conjurés, écrits tous deux après les 80 ans de
Borges. le livre réunit un peu moins d'une centaine de poèmes ne dépassant généralement pas une ou deux pages.
On y retrouve la finesse, le gout pour l'érudition et les nombreuses références littéraires, mythologiques et historiques de l'auteur. Et pourtant... pourtant, sur la plupart des textes le charme n'a pas opéré. Sur la majeure partie du livre, on se désespère de ne pas retrouver le petit "quelque chose en plus", la pointe de génie, de folie et le jeu des paradoxes qui font la magie des textes de
Borges. Il faut attendre le dernier quart du livre pour, à mon avis, retrouver ses meilleurs textes comme par exemple "Rêvé à Édimbourg" (Texte court mais qui joue habilement sur le concept fini/infini et n'est pas sans rappeler la loterie de Babylone ou
la bibliothèque de Babel du même auteur) ou les feuilles du cyprès (qui chemine brillamment sur la frontière entre rêve et réalité).
Un recueil qui rempli son office mais qui reste d'un intérêt très relatif par rapport aux
nouvelles contenues dans des recueils comme
le livre de sable ou
L'aleph.
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