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Critique de kathel


Un incendie dans un centre de rétention pour clandestins oblige trois gardiens de la paix à une mission inhabituelle pour eux : reconduire un étranger à l'aéroport. Virginie, bien qu'empêtrée dans des problèmes personnels, compatit avec cet homme que la mort menace à son retour. Erik, le plus âgé, droit dans son uniforme, ne se pose pas trop de questions. Aristide, le beau gosse blagueur de la brigade, pense à autre chose…
Au début, j'avoue que c'est davantage le style qui m'a fait m'intéresser au roman que l'histoire, car j'ai déjà lu ou vu des plongées très réalistes dans l'univers de la police, et si les personnages m'intriguent, ce ne sont pas leurs atermoiements qui incitent à rester dans le livre, mais plutôt les mots de l'auteur qui manipule la langue avec un art bien à lui, capable de mêler dans la même phrase des pensées et des sensations d'ordres différents, comme dans cet extrait où, dans la voiture, Virginie pense à l'intervention qui l'attend le lendemain, s'attache à ses sensations intérieures tout en veillant sur le retenu, et sans perdre conscience du paysage qui défile.
Au bout d'un moment, le style et un certain charme se mettent à agir, car, bien que l'auteur ait bien campé la psychologie de ses personnages, ils se permettent de ne pas agir forcément comme on s'y attendrait, et ça rend le roman plus prenant. Quelques passages encore, plus loin, lorsque la voiture arrive aux abords de l'aéroport, rappellent les mots et les longues phrases de Maylis de Kérangal, et c'est un délice. Parfois ce style lasse un peu également… Considérons le nombre de fois où la nuque d'Aristide est mentionnée ! C'est une nuque ambulante, cet homme. Certes, sa présence est très physique, plus que celle des autres personnages, mais là, on frôle l'overdose. En ce qui concerne les personnages, l'auteur a rendu les policiers aussi présents et humains que possible, presque plus que le sans-papiers, et ce point de vue inhabituel apporte une grande densité au texte.
Au final, par rapport au seul roman d'Hugo Boris que j'ai lu, Trois grands fauves, la différence est grande, mais donne justement une idée de la grande force de l'auteur, être capable de s'immerger complètement, en entraînant le lecteur à sa suite, dans un univers à chaque fois singulier. Et quelques jours après la lecture, il reste beaucoup de ce roman en mémoire, les impressions fugitives deviennent des empreintes marquantes, ce qui confirme la bonne opinion que j'en avais en tournant la dernière page.


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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