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Pendant les vacances d'été, Gabi, 12 ans est seul chez lui à regarder le Tour de France à la télé quand on sonne à la porte. Il l'ouvre et se retrouve devant le mono au jogging rouge de la colonie de vacances dont il revient. Il referme aussitôt la porte et c'est comme s'il n'était jamais venu, comme ce qu'il s'était passé durant cette colonie avec ce mono n'avait jamais eu lieu…
20 ans plus tard, Gabriel a la trentaine et va passer quelques jours chez son grand-père pour l'aider à déménager. Mais en découvrant un secret sur la vie de son grand-père, sa mémoire va commencer à se réveiller. Mais comment réagir quand la mémoire se libère sur l'horreur vécue. Est-ce la vie qui commence ?
Le récit explore la complexité de la mémoire, quand un vécu traumatisant durant l'enfance s'enfouit jusqu'à disparaître dans les méandres du cerveau et qu'une fois adulte, il ressurgit sans crier garde alors que faire de cette difficile réalité.
Sans voyeurisme, ni pathos, tout en retenue et sensibilité #adrienborne questionne le cheminement personnel et psychologique de se (re)construire avec le statut de victime et se demande comment et à qui en parler, et montre surtout comment s'autoriser à s'accepter et continuer de vivre sans forcément qu'une justice puisse être rendue.
Avec pudeur et délicatesse, Adrien Borne signe, à travers une fiction, un témoignage touchant et bouleversant tristement et malheureusement inspiré de ce qu'il a vécu.
Un très beau livre !
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« Dresser quelques barricades, pour la forme, pour étoffer les résistances, encore un instant pour rassembler les merveilles, bien entassés là, comme une chambre en désordre, de la réserve de quoi tenir en somme, coller encore quelques images dans un cahier bien à soi, tenu tout proche de l'empreinte vive, avoir le temps de fixer une photo, s'assoiffer des autres, des bons moments, des plus sévères, s'étouffer d'une affection que l'on n'a pas su nommer parce que nommer, c'est déjà pour ceux entacher du malheur, pas moi, on ne thésaurise pas le bonheur à si jeune amplitude. On ne fait pas de poésie parce que rien ne rime, devant il y atout, entier, en un bloc de marbre à dompter de ses envies grandes et petites, que si l ‘on s'endort contrarié c'est d'un coup de sang pour une broutille, une colère de dés pipés ou des cartes pliées, le défilé permanent des angoisses de rien, de rivalités de match de foot, de délices tout bas, il faudrait prévenir savoir avant que l'avant, jamais plus. »

« Se souvenir de la nuit interrompue brutalement. Tout ce qui pouvait faire l'allégresse d'alors. »

« C'est pour ça qu'il faudrait prévenir et se souvenir. Pour bâtir des châteaux débonnaires. Je n'ai pas eu le temps. »

« Raconter c'est posé une bombe aux pieds des autres et la déflagration fait toujours des dégâts, sans cesse. Ça ne s'arrête jamais. »

Dans son roman, Andrien Borne raconte à travers trois parties « La chambre verte, la fosse, La surface » le cheminement de son narrateur vers une renaissance : il aborde avec magnificence le thème de la mémoire, ses profondeurs, ses secrets.
Il dépeint ainsi touche après touche ces réminiscences « impressionnistes » ces infimes moments de la vie douloureux qui petit à petit vont ressurgir. le narrateur va rompre le silence, se réanimer et nommer.
Un avènement poétique et métaphorique que l'auteur révèle avec sa maîtrise polyphonique des mots et le personnage de Lucien, ce grand-père lumineux qui inonde son petit-fils de fantasmagories, d'envoûtements, de merveilleux.
« Les menus détails. de lui, c'est ma reconnaissance suprême. »

C'est bouleversant.
Comment vivre ou plutôt survivre avec sa part d'inconnu, son asile intime ?
Je vous laisse découvrir également Pauline avec qui il s'est bâti un refuge et ce frère parti, revenu, inventé.
C'est à lire !!
« Ce trou a ses humeurs, avec ces temps d'abondance et de coups de froid, il ressemble à un oeil triomphant, obscur menaçant. D'un bleu éclatant si le ciel s'amuse à être clément, prenant des airs sombres au vent tortueux, couvert de vase ».

Lien : https://blogdelecturelepetit..
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« Tout ce qui tourne en moi même sans parvenir à se dégager »

La sonnette de l'appartement retenti, Gabriel 12 ans va ouvrir la porte, LE voit et trouve un prétexte pour refermer la porte au nez de ce visiteur.
Ce visiteur qui le propulse dans les méandres de ses souvenirs, quand la vie a commencé, trop tôt pour lui.

20 ans plus tard, les jambes fourmillent toujours, la rage et la colère font parties intégrantes de lui, la discrétion et la pudeur aussi. Petit à petit, alors qu'il aide son grand père a préparer la fin de sa vie, sa mémoire lui apporte des bribes, des souvenirs, des réponses. Mais ces réponses ont-elles envies de surgir et de se transformer en mot? Ces réponses peuvent-elles aider ses jambes à ne plus fourmiller ?

Ce livre c'est l'histoire d'un garçon dont la tranquillité et l'enfance ont été boulversé. C'est l'histoire des années enfouies sans même comprendre pourquoi. C'est la complexité du cerveau que d'enfouir ces souvenirs traumatisants et de les régurgiter des décennies après.

C'est une écriture frénétique, où nous glissons d'abord dans un flou surprenant puis à l'image de la mémoire, la compréhension prend le dessus, les cauchemars pernicieux se transforment en réalité.
A travers ses mots, Adrien Borne, nous transmet aussi le pouvoir d'accepter ce que nous sommes, qu'on soit fait de béton ou de porcelaine.
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Un livre qui parle d'une grande violence faite à l'auteur avec beaucoup de pudeur, de délicatesse. Un récit qui parait décousu à l'image de la mémoire de la victime. Les fragments de souvenirs se mettent en place et nous révèle le traumatisme terrible avec lequel il vit depuis des années.
Un livre choc.
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Aujourd'hui je vais évoquer La vie qui commence deuxième roman très fort d'Adrien Borne.
Le narrateur de la vie qui commence s'appelle Gabriel, il est journaliste. Ce roman c'est son histoire, les bribes de sa mémoire fragmentée qui remontent à sa conscience. Il raconte un traumatisme indicible, il révèle le secret sur lequel est fondée sa vie et découvre un autre secret de famille. le roman est divisé en trois parties : la chambre verte, la fosse et la surface. Les souvenirs qui émergent au début sont ceux d'un garçonnet de 12 ans, seul chez lui un après-midi d'été. Il regarde une étape alpestre du tour de France à la télévision lorsqu'on frappe à la porte. Il pose sa glace et va ouvrir. Face à lui dans son jogging rouge, Yannick, le mono qu'il a connu lors de la récente colo estivale où il était parti avec son frère aîné. Il ne le laisse pas entrer, il lui claque la porte au nez. Rideaux sur cette scène qu'il ne raconte à personne et qu'il oublie immédiatement. Plus de vingt ans plus tard, Gabi se remémore du tréfonds de son cerveau les événements de cet été funèbre. La traversée en ferry vers le lieu de villégiature, les vomissements sur le ponton (il est sujet au mal des transports), l'installation dans le chalet avec les autres enfants et le mono qui partage les lieux. Il se rappelle de la directrice, d'un coup violent porté à son frère sous le coup de la colère, d'une convocation par la responsable et d'une menace d'exclusion. Aucun adulte n'a compris son geste. Et cette phrase terrible répétée de trop nombreuses fois dans les premières pages du roman : « et puis il est revenu le lendemain matin ». le récit recomposé est pudique, les actes ne sont pas décrits, l'amnésie se révèle progressivement. le lecteur est pris à la gorge, le viol de l'enfant est insupportable, la parole n'est pas dite, il vit seul son traumatisme. Alors qu'il est trentenaire Gabi passe plusieurs jours à Tonnerre chez son grand-père, Lucien, pour l'aider à vider la maison au moment où le vieil homme solitaire et affaibli se prépare à partir en maison de retraite. Ces deux taiseux sont de vraies têtes de mules, ils s'aiment sans se le dire, ils se fâchent momentanément. Gabi est persuadé que son grand-père détient un secret, il veut savoir, le forcer à parler. Il découvre une coupure de journal mentionnant un plongeur Michel Falco et une date 1956, à partir de cet indice ténu il parvient à convaincre Lucien de lui raconter cet épisode bouleversant et secret de sa vie. Pauline, une amie qu'il tente parfois de draguer est la première à qui Gabriel va parler, elle retrouve la directrice de la colonie. Après un séjour à Iquitos en Amazonie péruvienne auprès d'un shaman pour se purifier et laver son corps et son esprit des atteintes qu'il a subies il lui parle. Mais Gabi ne veut pas porter plainte, il affronte comme il peut son traumatisme, il prend conscience de son amnésie protectrice et de ce qu'il a vécu dans sa chair.
La vie qui commence est un roman dont l'écriture n'est pas toujours littérairement aboutie mais l'histoire (dont on imagine qu'elle est en partie autobiographique) est d'une actualité dérangeante. le protagoniste pendant plus de deux décennies a totalement occulté de sa mémoire des faits fondamentaux de son histoire intime. le hasard des associations et des discussions avec son grand-père (et les signes physiques qui se manifestent dans son corps) le conduit à se remémorer et à reconstruire ce passé qu'il doit accepter pour enfin s'autoriser à être équilibré et heureux.
Voilà, je vous ai donc parlé de la vie qui commence d'Adrien Borne paru aux éditions JC Lattès.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Une lecture qui partait bien mais qui m'a laissé sur ma faim.

Gabriel, douze ans, est seul à la maison et en profite pour s'empiffrer de glace devant le Tour de France. Quand quelqu'un sonne, il décide s'ouvrir. C'est son mono de sa dernière colo. Mais Gabriel ne le fait pas entrer et referme la porte. Vingt ans plus tard, alors qu'il est à Tonnerre pour aider son grand-père à vider sa maison, Gabriel a tout oublié de cet épisode. Alors qu'il sonde le passé de son grand-père, c'est sa propre mémoire qui va remonter à la surface.

Ce roman aborde un sujet tabou et difficile, la pédophilie. La première partie est bouleversante, dans laquelle l'auteur revient sur les événements de l'été où tout a basculé pour Gabriel. Âgé d'une dizaine d'année, il ne comprend pas ce qui se passe, si c'est normal ou non. Alors il se tait, ne dit rien à personne. Ni à ses parents, ni à la directrice de la colo.

Dans les parties suivantes nous retrouvons Gabriel âgé d'une trentaine d'année, qui a tout oublié de l'épisode. On assiste au réveil de sa mémoire lors du séjour chez son grand-père, puis comment, après, il doit vivre avec ce traumatisme.

On découvre la complexité de la mémoire, qui occulte dans un premier temps les événements traumatisants. Les souvenirs reviennent ensuite sous forme de flash-back, mais les images du passé restent floues.

La plume de l'auteur s'est adaptée à l'âge de son narrateur. Cela rend la première partie bouleversante. Par la suite, certaines questions que je me suis posée sont restées sans réponses, j'ai donc été un peu déçue.
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Très beau livre avec des mots si justes. J'ai aimé cette lecture. J'ai aimé ce témoignage poignant.
Merci Adrien et je vais continuer à vous lire.
pour les 250 caractère ......................................................................................................................................

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C'est un roman en trois parties, écrit à la première personne du singulier, ce qui nous permet de vivre chaque étape au plus près du protagoniste. Tout d'abord, on se retrouve avec Gabriel à l'âge de douze ans, un âge tendre où l'enfance garde sa part d'innocence, sa naïveté. Gabriel ne comprend pas trop ce qui se passe, est-ce normal ? Peut-il refuser ? Il veut être comme les autres, se mêler au groupe, mais comment savoir si la même chose arrive aussi aux autres enfants de cette colonie de vacances sans en parler ? Et ce risque, il ne le prend pas.
Devant cette incertitude, entre doute et soumission, il va subir la pire des choses pour un enfant, un abus sexuel. Pour se protéger, il va occulter cette partie de sa vie, cette parenthèse de quelques jours. Il n'est pas très proche de ses parents, qui sont peu bavards. Alors il garde tout au fond de lui, il met tout dans une case et il continue sa vie d'enfant.
On le retrouve 18 ans plus tard chez son grand-père, Lucien. Il semblerait que lui aussi cache un secret et Gabriel qui paraît être le seul de la famille à entretenir une relation particulière avec ce grand-père qui se dévoile peu, va faire en sorte de découvrir ce secret bien gardé. Pris dans les préparatifs pour le déménagement en Ehpad, il finit par savoir ce qui se cache derrière cet objet auquel Lucien tient tant. Lucien finit par lui raconter son histoire.
Est-ce qu'un secret dévoilé peut être ce déclencheur des réminiscences ? Un traumatisme peut-il créer des douleurs physiques qu'il ne comprend pas ? Soudain, le flou de son passé s'éclaire. S'il décide de tout révéler, c'est plus parce qu'il parvient à mettre des mots sur ces maux que pour en faire un scandale. Mais il a besoin de s'exprimer.
Dans cette troisième partie, on voit les difficultés qu'il peut avoir suite à cette révélation. Aurait-il dû continuer à garder le secret ? Après tout ce temps, cette vérité semble difficile à croire par son entourage, sa famille, qui ne comprend pas ce long silence et pourrait douter de la réalité des faits. Quoi qu'il en soit, il doit maintenant apprendre à vivre avec ce traumatisme. Des séances chez le psy, un périple en Amazonie, il va tout faire pour comprendre et trouver le chemin qui lui permettra de s'apaiser.
Je découvre cet auteur Adrien Borne avec ce livre. Une écriture d'un style assez particulier, j'ai eu parfois un peu de mal à m'y retrouver. Mais je suis tout de même rentrée dans l'histoire et j'avais besoin de comprendre et savoir si malgré tout, Gabriel allait finir par trouver sa voie.
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Après avoir adorée « Mémoire de soie », j'attendais avec grande impatience le 2ème roman de Adrien Borne.
Je ne suis pas déçue. Dans un registre de langue très diffèrent, dans un style et un cadre qui n'ont rien à voir, ce livre m'a boulversée.

L'enfance détruite, l'adulte cabossé, les trois parties entrent en résonance avec une facilité surprenante.

J'ai été évidemment touchée par la parole de Gabi, lui si vulnérable, incapable de parler.
Mais j'ai surtout adoré la partie du héros adulte. L'auteur y résume avec une infinie pudeur tous les sujets de notre époque : la place de la victime, la place de la justice, la complexité de la parole.

Lisez ce livre !!!!
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J'ignorais tout de cet auteur, Adrien Borne, mais j'ai découvert ce livre sur les conseils de mon libraire. Quelle merveille ! C'est magistral.
Malgré une thématique difficile, l'écriture porte en elle une lumière, un espoir, une tendresse sans pareil. Rarement j'ai lu ainsi s'exprimer la voix de l'enfant. en cette époque de libération c'est un livre essentiel.
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