« L’imprimerie a permis au peuple de lire, internet va lui permettre d’écrire. »
Benjamin Bayart.
Quand vous êtes dans une réunion où l’on parle de récolte de données, et que quelqu’un s’inquiète du risque de fichage, le responsable du fichier affirme souvent « ne vous inquiétez pas, les données sont anonymisées », et là, souvent, ça clôt la discussion, personne n’ose même demander des détails sur le processus d’anonymisation. […] on lui répondrait qu’on ne peut pas le divulguer « pour des raisons de sécurité », la sécurité servant à tout. En fait, il n’existe pas de vraie anonymisation (à part la destruction complète des données) […]
Lorsque M. Michu s’inscrit sur Facebook, il ne faudrait pas lui montrer les dix ou douze pages de Condition d’Utilisation absconses que personne ne lit, mais plutôt lui faire voir les employés de Facebook en train de traiter les données, et les informations qu’ils arrivent à en extraire. Le compromis [entre s’inscrire et se protéger] serait alors très différent.
Le contraire d’un logiciel libre est un logiciel privateur.
« Code is law » (l’architecture fait loi) […] s’il n’y a pas de transports en communs pratiques et bon marché, les gens les moins riches, qui auront du mal à acheter une voiture, verront leur mobilité réduite, alors même qu’aucune loi ne les empêche de sa déplacer.
En poussant le concept un peu plus loin [que le VPN qui masque l’utilisateur final], on peut concevoir des « réseaux au-dessus du réseau » successifs, qui masquent encore mieux les adresses IP des parties. C’est ce que les médias à sensation appellent darknet mais ce n’est pas, contrairement à ce que le nom pourrait faire croire, un réseau particulier. C’est juste un service de plus tournant sur l’internet.
… le terme « réseau social » […] est contestable […] Un réseau vraiment social reposerait sur les individus et les associations, pas sur une poignée d’entreprises privées.
Ce livre se fonde sur une opinion : l’importance des droits humains et de leur respect, que ce soit sur l’Internet ou ailleurs ; et sur une constatation : tout est politique, même ce qui paraît purement technique
On peut avoir le meilleur chiffrement du monde, et rester vulnérable, par exemple si la parrie privée de la clé est copiée, ou si le serveur stockant les données est piraté.
… quand quelqu’un dit qu’il est « pour, mais », c’est en général ce qui suit le « mais » qui est important…