Au début de la guerre d'Espagne la philosophe
Simone Weil rejoint les brigades internationales dans une
colonne anarchiste de Durruti. Elle y passera quelques semaines avant d'être obligée de revenir en France à la suite d'une blessure accidentelle. Face à la violence elle réalise qu'au delà du combat des déshérités il s'agit surtout d'un jeu terrible entre les puissances et les idéologies, et que la violence parfois aveugle est le lot des deux camps, donc du sien : « Je n'ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener – ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs – je n'ai jamais vu personne exprimer même dans l'intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé »
En contrepoint nous est livré l'expérience parallèle de
Georges Bernanos, a priori appartenant au camps adverse, et qui arrive aux mêmes conclusions. La désillusion est donc des deux côtés.
Un livre bref, concis, allant à l'essentiel.
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