Citations sur Le Pacte des MarchOmbres, tome 3 : Ellana : La prophétie (154)
A genoux, les bras pressés contre son ventre, Ellana vit les mercenaires sauter en selle et s'éloigner.
Avec son fils.
Sa vue se troubla.
Le nom du monde était souffrance.
Tout était allé si vite.
Ellana.
Après des années offertes au devoir et à l'Empire, la découverte brutale de l'amour.
Le brasier qui s'était allumé en lui lorsqu'il avait compris à quel point il l'aimait.
L'incroyable vent de bonheur qui s'était mis à souffler sur sa vie quand il avait compris que cet amour prodigieux était réciproque.
Le bonheur, encore, de ces mois partagés. Furieusement intenses. Incroyablement vrais. Si denses.
[...] le bonheur, toujours le bonheur, qui s'était amplifié jusqu'à, parfois, lui donner l'impression de suffoquer.
Et puis.
La déchirure.
Brutale. Totale. Irrémédiable.
Insupportable.
Elle était prête au combat
Elle ne possédait plus d'armes.Cela n'avait aucune importance.
Elle n'avait pas besoin d'armes.
Elle était une arme.
Infinie et lumineuse,
La voie du marchombre se déroule.
En soi.
L’essentiel n’était pas qu’Ellana l’accepte à nouveau mais qu’il continue à se considérer comme son élève. Et à progresser.
La lune s’était levée à l’horizon, ronde et rousse. Salim se campa devant elle et, lentement, ouvrit les bras.
Inspiration. Profonde. Mains qui montent, s’écartent, paumes tournées vers le haut.
Expiration. Longue. Mains qui reviennent vers le centre.
Inspiration.
Expiration.
Immergé dans la gestuelle marchombre, Salim sentit sauter en lui un ultime verrou. Il s’oublia pour s’ouvrir à l’univers et, en s’ouvrant, il se redécouvrit.
Inspiration.
Expiration.
Une silhouette fine se glissa à ses côtés sans que le rythme de sa respiration ne marque la moindre variation.
Inspiration. Profonde. Mains qui montent, s’écartent, paumes tournées vers le haut.
Expiration. Longue. Mains qui reviennent vers le centre.
Les gestes d’Ellana se fondirent dans les siens.
Ellana et Salim.
Salim et Ellana.
Complémentarité parfaite du maître et de l’élève arpentant ensemble la même voie.
Si loin et pourtant toute proche, la lune rousse souriait.
Les assauts sauvages des envoleurs se brisaient contre la grâce des arpenteurs de la voie. Les sabres des uns sifflaient dans le vide, les poignards des autres dessinaient des œuvres de mort.
Le Chaos était tenu en échec par l’Harmonie.
Pendant des années j'ai dirigé par devoir. Aujourd'hui mon bonheur est de suivre par amour.
- Parce que je découvre chaque jour un peu plus à quel point il est difficile d'enseigner. D'enseigner vraiment. Parce que je découvre que posséder un savoir n'induit en rien qu'on est apte à le transmettre.
Ellana,lança-t-il, l'homme qui, en trois phrases, a réussi l'exploit de t'insulter, de me provoquer, de porter outrage au Conseil et de se ridiculiser une fois de plus aux yeux de ses pairs, cet homme s'appelle [...]
Un baiser brûlant à l'improbable parfum de miracle.
Un baiser douceur tout en promesses d'éternité.
Un baiser aveu. Peur, ténèbres et solitude. Passées.