Les mondes d'Ewilan, tome 1 : La forêt des captifs

"L'enseignement d'Ellana lui revint à la mémoire sous forme de sentences :
"Un voleur ignorant passe par la porte, un voleur confirmé passe par la fenêtre, un voleur astucieux passe par la cheminée. Un marchombre passe." "

Il n'existe rien qui, en devenant réel, puisse me combler puisque la réalité me comble déjà. Je suis ici et maintenant, comme tous les êtres humains sauf que, contrairement à beaucoup, cela suffit à mon bonheur!

- Je commence à prendre le coup, admit-il. Dans moins de trois jours j’aurais fini.
- Est-ce important ?
- Quoi ? s’étonna Salim. Important de réparer le mur ? Je croyais que vous souhaitiez que je le fasse…
- Non, remonter ces vieilles pierres est une tâche noble et utile. Je parlais du temps. Est-ce nécessaire d’y passer trois jours plutôt que trois semaines ou trois mois ? L’essentiel n’est-il pas de travailler et que le muret revive ?

- Tu ne changeras jamais, commenta-t-elle avec un sourire railleur. Des questions, toujours des questions et jamais une seconde pour écouter d'éventuelles réponses.

Ellana à maître Duom.

Sidérée, Ewilan se leva.
Une scène hallucinante se déroulait sous ses yeux.
Ellana et Siam, l'une à main nue l'autre, avec son sabre, affrontait les gardes. Elles paraissaient stupéfaites de se trouver là et paraient avec difficulté les assaut d'hommes rompus au combat rapproché qui en voulaient à leur vie.
Puis les jeunes femmes aperçurent le corps de Maniel attaché au poteau, celui de Salim étendu au sol, Ewilan en piteux état. Elles virent Edwin, a demi nu, affronter un Ts'lich. La colère dissipa leurs hésitations et leu prodigieux talent repris le dessus.
Elles passèrent à l'attaque.

Nuit de juin au milieu des Causses. Un chercheur égaré regarde ses certitudes s'évanouir en fumée. Ses jambes ne le portent plus, il s'assoit sur un rocher blanc. Il se sent vide. Vide mais pas malheureux. L'odeur de la menthe poivrée.

Il n'existe rien qui, en devenant réel, puisse me combler puisque la réalité me comble déjà. Je suis ici et maintenant, comme tous les êtres humains sauf que, contrairement à beaucoup, cela suffit à mon bonheur !

La fille a bougé.
Elle ouvre les yeux.
Échange fugace.
Échange parfait.
Maximilien se noie dans le violet de son regard et en ressort grandi.
Le dernier des Caussenards a trouvé son destin.

Maximilien n'avait quitté Ombre Blanche que deux fois dans sa vie. La première lorsque, envoyé comme soldat en Algérie, il avait dû combattre des gens qu'il ne connaissait pas et qui ne lui avaient rien fait. Il était revenu blessé. À la jambe et à l'âme.
Seule la jambe avait guéri.
La deuxième fois, c'était trois ans plus tôt. Tout le monde le croyait mort.

Maximilien n'avait quitté Ombre Blanche que deux fois dans sa vie.
La première lorsque, envoyé comme soldat en Algérie, il avait dû combattre des gens qu'il ne connaissait pas et qui ne lui avaient rien fait. Il était revenu blessé. A la jambe et à l'âme. Seule la jambe avait guéri.