AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les mondes d'Ewilan, tome 1 : La forêt des captifs (77)

- Descendre, descendre... On va changer de verbe, histoire d'enrichir ton vocabulaire, annonça le garçon sur un ton presque joyeux. Toi, crâne d'œuf, tu conjugues «pas bouger» et tes copines conjuguent «reculer jusqu'au bout du wagon». À la moindre erreur je vous explique «égorger» et «baigner dans son sang». Exécution !
Il se tourna vers Bruno Vignol alors que les boneheads obtempéraient en maugréant.
- Je m'appelle Salim, m'sieur, et je descends à la prochaine. Ça vous dit ?
Commenter  J’apprécie          60
La lune voilée ne dispensait qu'une pâle lueur. Tout à coup Salim ne fut plus là. À sa place se tenait le loup noir qu'Ewilan connaissait bien. Elle se baissa pour caresser son épaisse fourrure.
- Je crois que finalement je te préfère sous cette forme. Tu es doux, chaud et silencieux. Un amour de peluche que je...
La peluche en question la gratifia d'un grand coup de langue à travers la figure qui lui tira une grimace dégoûtée.
- Salim, tu n'es qu'un monstre mal élevé ! Je te déteste !
Elle étouffa le rire qu'elle sentait poindre et ils s'élancèrent, pareils à deux ombres, lui débordant de vitalité animale, elle exultant de sentir son pouvoir palpiter à nouveau en elle.
Commenter  J’apprécie          60
C'est de là-haut qu'il les aperçoit, au fond de la combe Nerre, écrasés par la perspective : deux insectes minuscules, l'un portant l'autre à travers l'un des endroits les plus inhospitaliers des Causses. Il en oublie la chevrette et, retrouvant l'agilité de ses vingt ans, se laisse glisser d'éboulis en barres rocheuses jusqu'à les surplomber d'une vingtaine de mètres.
Deux enfants.
Un garçon épuisé, couvert d'écorchures, qui continue à avancer bien qu'à bout de forces, ses jambes menaçant à tout moment de flancher sous lui, tremblant de fatigue et de froid.
Une fille, ce doit être une fille même si elle n'a plus un cheveu sur le crâne, immobile dans les bras du garçon. Inanimée. Ces deux-là ont souffert, souffrent encore. Maximilien le sent, il sent ces choses-là.
Alors, quand le garçon dépose la fille à l'abri d'un rocher, quand il quitte son tee-shirt déchiré pour l'en envelopper, quand il se penche pour lui murmurer une prière à l'oreille, alors Maximilien oublie sa promesse de se tenir loin des hommes.
Il descend vers eux.
Le garçon esquisse un geste de défense, mais Maximilien le rassure en lui montrant ses mains vides. Des mains calleuses, puissantes malgré l'âge. Il se baisse, prend la fille dans ses bras. Un frisson de colère le parcourt.
Elle est dans un état effroyable, le corps décharné, la peau diaphane, une cicatrice récente zigzague sur son flanc.
Dans une imprécation silencieuse, Maximilien maudit la folie des hommes, leur cruauté et leur ignorance.
Il se met en route, suivi par le garçon qui n'a pas prononcé un mot. Il ne sait pas encore ce qu'il va faire d'eux. Faire d'elle. La soigner, certes, mais ensuite ?
Tout en pensant, il marche à grands pas. Tout en marchant, il réfléchit à grands traits. Il atteint Ombre Blanche au moment où le soleil bascule derrière l'horizon, teintant les Causses d'une somptueuse lumière orangée. Un frémissement dans ses bras lui fait baisser la tête. La fille a bougé.
Elle ouvre les yeux.
Echange fugace.
Echange parfait.
Maximilien se noie dans le violet de son regard et en ressort grandi.
Le dernier des Caussenards a trouvé son destin.
Commenter  J’apprécie          60
Ne rêve pas, les humains ne possèdent qu'une seule qualité, celle d'être comestibles...
Commenter  J’apprécie          50
Sous l'effet conjugué de sa volonté et de son extraordinaire pouvoir, ses traits se brouillèrent. Une multitude de rides vinrent friper son visage, ses lèvres perdirent leur arrondi, ses paupières s'alourdirent, tandis que ses cheveux devenus clairsemés prenaient la couleur de la neige. Vieille femme usée par la vie, elle tourna un regard centenaire vers Salim.
- Alors, lui demanda-t-elle d'une voix chevrotante, m'aimes-tu encore ?
Il tendit la main et caressa doucement sa joue parcheminée.
- Depuis cent ans, murmura-t-il.
Le dessin d'Ewilan disparut comme éclate une bulle de savon et elle redevint elle-même. Seuls ses yeux brillaient davantage...
- C'est de la triche, protesta-t-elle néanmoins. Tu savais que j'étais en train de dessiner !
- Pas du tout, se défendit-il. La vérité, c'est que tu as toujours été ma vieille. Alors un peu plus, un peu moins...
Commenter  J’apprécie          50
Je comprends, chuchota-t-il. Je suis là et je serai toujours là car il m'est impossible d'être ailleurs que près de toi. Et je vais te dire les mots. Ces mots qui refusent de sortir de toi et que, moi, j'ai tant de mal à garder enfermés. Je t'aime, Ewilan. Plus que la vie, plus que l'amour, plus que tout. Je t'aime.
Commenter  J’apprécie          50
Maximilien n'avait quitté Ombre Blanche que deux fois dans sa vie. La première lorsque, envoyé comme soldat en Algérie, il avait du combattre des gens qu'il ne connaissait pas et qui ne lui avaient rien fait. Il était revenu blessé. À la jambe et à l'âme. Seule la jambe avait guéri.
Commenter  J’apprécie          40
L’art du marchombre est fluidité. Qu’il vole, marche, grimpe ou tue, son geste n’est qu’harmonie. Une seule partition jouée sans interruption du début à la fin, un souffle de vie irrésistible car parfait.
Commenter  J’apprécie          40
Un voleur ignorant passe par la porte, un voleur confirmé passe par la fenêtre, un voleur astucieux passe par la cheminé. Un marchombre passe.
Commenter  J’apprécie          40
Un dessin!
Un dessin avait fait voler le sien en éclats.
Ewilan serra les mâchoires. Tout n'était pas perdu. Elle pouvait encore...
Une corde se matérialisa au ras du sol, cingla ses chevilles. Une autre s'enroula autour de sa poitrine. Ewilan perdit l'équilibre et s'écroula. Le choc lui coupa le souffle. Des points noirs dansèrent devant ses yeux tandis que de nouveaux gardes surgissaient dans le hall.
Une silhouette se dressa au-dessus d'elle.
Une femme.
Une femme vêtue d'un tailleur strict, les yeux emplis d'une haine effrayante.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (8821) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Ellana, le livre que vous devriez connaître par coeur.

    Où Ellana fut élevée durant ces jeunes années ?

    Chez son père et sa mère.
    Dans la Forêt-Maison des Petits.
    Dans la maison de son oncle.
    Chez Jilano.

    7 questions
    343 lecteurs ont répondu
    Thème : Pierre BotteroCréer un quiz sur ce livre

    {* *}