CATHERINE: Vingt-sept ans pis pas capable de fermer une porte. T'attends-tu que la savane rentre en entier dans maison avant de te décider à fermer ta porte? J'te dis que je l'ai eu le bel héritage! Dix âcres de sable avec une maison sus l'boutte d'une colline que meman avait donc raison d'appeler le calvaire. Dix âcres de sable avec du vent, du frette pis une fille de vingt-sept ans qu'y est pas encore capable de fermer une porte.
ISABELLE: J'ai acheté ton jambon.
CATHERINE : Faut-tu dire la vérité à une femme de vingt-sept ans qui agit comme une enfant de onze ans qui pique des crises qu'on peut pas contrôler? Y faut-tu s'excuser de s'être dévouée pendant vingt ans à y laisser croire que sa mère était morte en Espagne? Y faut-tu y avouer qu'est encore vivante pis qu'a nous a tout simplement abandonnés? [...] Ben le jour oùsque je comprendrai pourquoi une mère abandonne ses enfants, j'y expliquerai.
Le soir, ma mère me chantait que j’étais enfant,
L’histoire d’un bateau perdu et d’un oiseau blanc.
Un jour le bateau s’en va droit vers l’océan,
Et seule, le cœur plein d’amour, une fille attend…
ISABELLE : J’aime assez ça parler des histoires de fesses. Ca m’fait tellement de bien. C’est ça « parler en adulte », hein ?
MARTINE : Ça dépend des adultes.
ISABELLE : Que c’est que ça veut dire « repentir » ?
MARTINE : Ca veut dire quelqu’un qui revient à quatre pattes en lichant le plancher pour se faire excuser ! Non on ne se tapera pas l’apothéose du pardon ! « Apothéose », ça veut dire la cerise sur l’sundae ! Prends ton dictionnaire !
LUC : …pis a’les a crachées dans face à meman en y disant que ça prenait rien qu’une femme de mauvaise vie qui couchait avec des importés pour aller crier OLE quand un cultivateur tuait son beu.
ISABELLE : …Une belle famille ! Un malade, une mongole pis une guedoune !