Je veux te regarder telle que tu m’a vue. Sans chaperon joli, ni mantel, ni cote ! Je veux que tu connaisses ce frisson de froidure qui inquiète la peau quand l’ombre d’un regard l’isole du soleil
Petit être ou grand être, là n’est point la question !… En nous quittant, la vie nous laisse à tous le même masque dérisoire. Une petite coquille vide, ouverte ça et là au vent de nos questions, mais dont l’unique réponse est à jamais, Silence !
Je ne sais où vous allez, mais une quête insensée vous attire si loin que j’en ai peur… Cependant, étrangère parmi les miens, j’ai toujours rêvé de l’être parmi les étrangers
En pleine période médiévale, sous la menace de la guerre (Guerre de Cent Ans) et de la maladie (Peste noire), nous suivons un bien étrange trio réunissant un chevalier au visage aussi rongé que son âme, un jeune garçon tant idiot que lâche et une fille effrontée et séduisante. Trois est aussi le nombre de tomes composant ce cycle des « Compagnons du Crépuscule ».
J'ai vite été séduit par cet univers moyenâgeux dans lequel pointe des accents fantastiques ici et là. François Bourgeon réussit dès les premières pages à poser une atmosphère sombre, violente et mystérieuse (mais aussi sensuelle) avec quelques envolées poétiques et épiques rappelant les sagas légendaires germano-scandinaves. On pourrait presque penser à du Thorgal. Les dessins servent parfaitement l'intrigue et contribuent à mettre en place cette ambiance dure et froide.
Une très bonne trilogie qui nécessite toutefois un effort au lecteur pour à la fois rentrer dans cet univers torturé et étouffant mais aussi pour comprendre les subtilités de l'histoire. Une fois domptés, on ne peut qu'apprécier...
La Légende… C’est ce qui nous reste des vérités d’hier, quand elles passent par le crible des vérités du jour d’hui
La mort d’en haut devient-elle trop douce, qu’on descende ici bas chercher plus raffinée ?
Attendu que les trois humains ont profané nos beaux terrains.
Attendu que, très gros,
patauds et lourdauds,
ils ont avec leurs gros sabots,
détruit un bien joli hameau…
Nous, Lutins anciens,
fameux magiciens,
portant la pourpre et le carmin,
avons tracé sur parchemin.
Les prisonniers sus-cités
seront dépecés et salés,
partagés dans tous les foyers
pour nos veillées et nos soupers