AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Disciple (86)

(...) la plupart des êtres n'ont de sentiment que par imitation; abandonnés à la simple nature, l'amour, par exemple, ne serait pour eux, comme pour les animaux, qu'un instinct sensuel, aussitôt dissipé qu'assouvi.
Commenter  J’apprécie          80
Elle l'a subi (la bourgeoisie) ce suffrage universel, la plus monstrueuse et la plus inique des tyrannies, car la force du nombre est la plus brutale des forces, n'ayant même pas pour elle l'audace et le talent.
Commenter  J’apprécie          21
Ce qui distingue essentiellement le philosophe-né des autres hommes, c'est que les idées, au lieu d'être pour son intelligence des formules plus ou moins nettes, sont vivantes et réelles, comme des êtres. La sensibilité chez lui se modèle sur la pensée au lieu que chez nous tous il s'établit un divorce, plus ou moins complet, entre le cœur et le cerveau. Un prédicateur chrétien a marqué admirablement la nature de ce divorce quand il a prononcé cette phrase étrange et profonde : « Nous saisons bien que nous mourrons, mais nous ne le croyons pas. »

Le philosophe, lui, quand il l'est par passion, par constitution, ne conçoit pas cette dualité, cette vie dispersée entre des sensations et des réflexions contradictoires. Aussi n'étaient-ce pas pour M. Sixte de simples objets de spéculation que cette universelle nécessité des choses, que cette métamorphose indéfinie et constante des phénomènes les uns dans les autres, que ce colossal travail de la nature sans cesse en train de se faire et se défaire, sans point de départ, sans point d'arrivée, par le seul jeu de la cellule primitive, que ce travail parallèle de l'âme humaine reproduisant, sous forme de pensées, d'émotions et de volontés, le mouvement de la vie physiologique. Il se plongeait dans la contemplation de ces idées avec une espèce de vertige, il les sentait avec tout son être, en sorte que ce bonhomme assis à sa table, servi par la vieille bonne qui cuisinait à côté, dans un bureau garni de rayonnages encombrés, la mine chétive, les pieds dans sa chancelière, le torse pris dans un paletot râpé, participait en imagination au labeur infini de l'univers. Il vivait la vie de toutes les créatures. Il revêtait toutes les formes, sommeillant avec le minéral, végétant avec la plante, s'animant avec les bêtes rudimentaires, se compliquant avec les organismes supérieurs, homme enfin et s’évanouissant dans les amplitudes d'un esprit capable de refléter le vaste monde.

Ce sont ces délices des idées générales, analogues à celles de l'opium, qui rendent ces songeurs indifférents aux menus accidents du monde extérieur, et aussi, pourquoi ne pas le dire? presque absolument étrangers aux affections ordinaires de la vie. (pp. 18-20)
Commenter  J’apprécie          20
Chez un pauvre petit collégien d'un lycée de province qui trottait, son cartable sous le bras, les mains cuisantes d'engelures, les pieds gourds dans ses galoches, par les rues glacées de sa ville de montagnes, l'hiver, ce n'était qu'un obscur et douloureux instinct.
Commenter  J’apprécie          70
Il se plongeait dans la contemplation des idées avec une sorte de vertige, il les sentait avec tout son être, en sorte que ce bonhomme assis à sa table, servi par la vieille bonne qui cuisinait à côté, dans un bureau garni de rayonnages encombrés, la mine chétive, les pieds dans sa chancelière, le torse pris dans un paletot râpé, participait en imagination au labeur infini de l'univers. Il vivait la vie de toutes les créatures. Il revêtait toutes les formes, sommeillant avec le minéral, végétant avec la plante, s'animant avec les bêtes rudimentaires, se compliquant avec les organismes supérieurs, homme enfin et s'épanouissant dans les amplitudes d'un esprit capable de refléter le vaste monde. Ce sont ces délices des idées générales, analogues à celles de l'opium, qui rendent ces songeurs indifférents aux menus accidents du monde extérieur, et aussi, pourquoi ne pas le dire ? presque absolument étrangers aux affections ordinaires de la vie. [...]. Et si bizarre que doive paraître une telle conclusion après une telle esquisse, il était heureux. (p.77/78)
Commenter  J’apprécie          150
Un sentiment naît, grandit, s'épanouit, se dessèche comme une plante, par une évolution parfois ralentie, parfois rapide, toujours inconsciente. (p. 163)
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (121) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

    Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

    Honoré de Balzac
    Stendhal
    Gustave Flaubert
    Guy de Maupassant

    8 questions
    11242 lecteurs ont répondu
    Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

    {* *}