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Critique de Mariloup


Shâhra, les masques d'Azr'Khila est un roman qui me faisait de l'oeil depuis sa sortie. Ce n'est pas le premier roman de l'auteure que je lis, c'est le second après Sang de lune qui avait été une semi déception. Mais Shâhra a été une belle surprise.

On suit plusieurs personnages dont un sorcier immortel coincé dans un corps mortel qui a peur de sa déchéance prochaine, qui souhaite devenir un dieu vivant et qui en attendant, se nourrit de l'énergie vitale de personnes ayant des dons particuliers; Aya Sin, voyante dépendante de l'aziram (la drogue la plus répandue dans Shâhra), manipulée par ce sorcier pour retrouver des gens comme elle en sachant leur triste destin; Djiane, capable de danser avec la mort, délaissée par son père au profit d'un fils et d'une nouvelle femme, encombrante que l'on veut céder à un terrible seigneur violent et meurtrier; Arkhane, apprentie chamane androgyne, que l'on jalouse pour ses pouvoirs, pour sa double nature et dont on lui vole la partie la plus importante d'elle-même qui faisait toute son identité, laissée pour morte dans un désert et guidée par un vautour; Tiyyi, adolescente qui a perdu les siens, devenue esclave puis libre qui durant ses errances se lie avec des gens, avec des créatures. Et plus que tout, il y a Azr'Khila, la déesse aux deux visages, déesse de la vie et de la mort. Elle n'est pas là mais on la devine. Ainsi que d'autres dieux et déesses comme Lâssa, déesse de la pluie et des fleuves ou bien Azara, déesse des illusions et de la magie.

Ces femmes vont en vivre des aventures, ou devrais-je dire des mésaventures. Elles sont toutes liées d'une manière ou d'une autre. C'est Aya Sin qui est la passerelle entre elles au début, qui les voit à travers ses visions et prophéties. Chacune est spéciale, a quelque chose en elle, qui grandit et se développe, qui les relie toutes malgré leurs différences et la distance qui les séparent. Je me suis attachée à ces femmes, que j'admire, qui en ont vraiment bavées et qui sont capables de grandes choses désormais. J'ai eu une certaine préférence pour Djiane et Arkhane.

C'est un monde d'hommes, dur, cruel, violent, où l'esclavage est plus que présent, où la magie imprègne toute chose, ainsi que la sorcellerie et sur lequel règnent les dieux et les esprits, où les femmes peinent à trouver leur place et à survivre.

L'univers est vraiment incroyable, très original à connotation oriental puisqu'on a une mythologie assez orientale (Djinns, dieux, créatures...), tout en la mélangeant à d'autres. J'avais l'impression d'y être, les sens en éveil grâce aux descriptions qui me vendaient du rêve ou presque. Charlotte Bousquet a vraiment une imagination débordante et nous partage ses univers tous plus oniriques et étranges les uns que les autres.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire au début, à me familiariser avec l'univers et j'avais peur de ne pas arriver à suivre, de décrocher mais une fois à l'aise, ça a été et j'ai pu apprécier pleinement ma lecture.

J'aime décidément beaucoup la plume de l'auteure. Elle me parle, si poétique, si incisive, descriptive avec des termes très imagés et qui sont expliqués dans un glossaire à la fin du roman (et qu'on retient au bout d'un moment car ces termes souvent imprononçables reviennent très souvent).

Ce roman n'est pas un oneshot, il y a bien une suite, un second et dernier tome qui n'est pas encore sorti mais que j'ai hâte de découvrir. Je veux absolument savoir ce qu'il va advenir de nos héroïnes et ce signifie la prophétie au centre de tout.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Mnémos pour cette jolie découverte.
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