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Le pays de
Franck Bouysse est maléfique ! il m'attire comme un aimant au point que l'émotion débute déjà dès que j'ai le livre en main .
Et , "
Buveurs de vent " ne m'a pas déçue .
Cela ressemble à un conte : une vallée perdue , une fratrie face à la violence de leur famille et du monde , un village tyrannisé par un gourou . Et bien sûr la nature , plus qu'un décor : un personnage à part entière .
Un thème rural noir donc .
Pourtant , la rudesse et la mélancolie ambiantes vont souvent s'éclairer par la poésie et la tendresse de l'artiste du verbe qu'est
Franck Bouysse .
Des émotions suscitées aussi par la jeunesse des héros , leur fragilité . Leur pureté . Leur force . Leur côté sombre parfois .
Et un thème aussi enrichi par le mystère de " ces gens taiseux qui parlent mais ne disent pas ".
Un monde de poètes et paysans parfois teinté de clair-obscur ou parfois sordide et monstrueux .
Une alliance subtile née de l'art toujours présent en filigrane .
L'intrigue est bien construite même si elle est difficile à résumer . Riche en thèmes divers comme la famille , l'amour , le couple , la sexualité ,l'exploitation de l'homme , l'emprise , l'enfance , la morale , l'écologie , etc...
Ce récit invite plus au ressenti du moment , avec une once de suspense quand même .
Dès le début de la lecture , j'ai eu l'impression d'être dans une atmosphère à la
Faulkner et cette impression ne m'a pas quittée .
Pourtant , malgré toutes les qualités du récit , il m''est arrivé de regretter certains passages que je trouvais trop scénarisés et qui , ici , m'ont surprise .
Mais peut-être me trompe-je ! peut-être sont-ce des effets de style pour donner le rythme de l'instant ! à vous de voir ...
Mais , quand on aime , on pardonne . Encore une fois , j'ai succombé à la magie de
Franck Bouysse me laissant porter hors du temps dans une fresque sociale étrange , rude et surréaliste .