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Critique de Didili


Livre emprunté lors du dernier comité de lecture à la bibliothèque où travaille ma meilleure amie.

J'ai bien cru retomber dans les mêmes thèmes que lors de ma précédente lecture avec le dernier Giebel : Une jeune fille vendue qui devient une esclave dans une famille complètement dérangée ... Esclave de maison et esclave sexuelle ...

Il y avait même un Gabriel qui se tenait là, témoin de toute cette histoire.

Mais alors pour moi cette lecture a été une très belle lecture contrairement à mon ressenti sur le livre de Karine Giebel ( à lire ou relire ICI)

Tout d'abord, parce que l'écriture est très belle, nous ne sommes pas dans le "brut de décoffrage" mais dans une écriture relevant de la poésie noire.

C'est dur, extrêmement dur, mais c'est beau !

Les sentiments des divers personnages sont mis à rude épreuves et ici même dans ce qui semble sans espoir on trouve toujours une petite étincelle d'espoir...

Mais revenons à l'histoire, celle de Rose, cette jeune fille vendue par son père. L'histoire nous est transmise par l'intermédiaire de la lecture de ses carnets intimes qu'elle a écrit lors de sa détention dans un asile d'aliénés.

Ses carnets sont lus grâce à l'intervention d'une infirmière qui permettra à Gabriel de nous "lire" ceux -ci et ainsi de connaître l'histoire de Rose.

On découvre alors une vie d'horreur. Rose vendue par son père se retrouve avec des maîtres complètement frappés qui vont faire d'elle une esclave corvéable à merci et surtout une esclave sexuelle et un "ventre".

Rose raconte dans ses cahiers, son abandon, son calvaire et aussi ses quelques étincelles de bonheur au milieu de tous ce noir.

Nous sommes dans une époque ancienne où la vie n'était pas facile et où le principal objectif pour la plupart des hommes et femmes étaient de survivre.

Si nous avons les cahiers de Rose (un point de vue subjectif de son histoire), il y a aussi selon les paragraphes d'autres personnages qui prennent la parole pour parler de l'histoire de Rose selon leur point de vue.

Il y a Onésime, le père de Rose que nous suivrons dans le regret de son terrible acte.

Il y a Edmond, le palefrenier de la famille ayant acheté Rose.

Il y a Gabriel, le passeur de l'histoire de Rose à travers les cahiers de celle-ci.

Il y a aussi des narrateurs plus "brumeux" : l'enfant, elle, l'homme...

Une bien "belle" histoire où il faut avoir le coeur bien accroché lors de scènes d'une cruauté particulièrement sauvage !

Mais à côté de cette cruauté et de ses scènes violentes, Franck Bouysse va distiller à petites doses des petites étincelles d'espoir.

Des scènes oniriques permettent au personnage de Rose de s'envoler loin de sa vie cauchemardesque !

J'aurais presque mis le maximum d'étoiles sur Babelio et si je ne l'ai pas fait, c'est pour le seul tout petit petit petit bémol qu'il m'a été un peu difficile d'accepter certaines connexions et manipulations pour "boucler " l'histoire de Rose.

Selon les points de vue et les souvenirs, nous n'avons souvent pas toujours la même histoire.

"Né d'aucune femme" est une lecture coup de poing,
une lecture que l'on découvre le souffle coupé.

Une lecture noire, très noire mais qui sait avec subtilité,
nous offrir des parcelles d'espoir et des étincelles d'humanité.

Tout ce que j'aime en littérature !

Merci Monsieur Franck Bouysse !
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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