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EAN : 9782358872713
336 pages
La manufacture de livres (10/01/2019)
  Existe en édition audio
4.11/5   5467 notes
Résumé :
"- Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
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Critiques, Analyses et Avis (1100) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 5467 notes
Pourquoi je vis, pourquoi je meurs
Pourquoi je lis, pourquoi je pleure ...

... assurément pour de tels livres, les vibrants, les telluriques, ceux que tu n'oublies pas une fois refermés et achevés, ces mots qui continuent à tournoyer dans ta tête de façon obsédante.

Né d'aucune femme est de ce calibre-là. Sombre mais jamais obscur, profondément romanesque mais si humain. Rose, ma petite Rose, si digne dans l'insoutenable cruauté de la vie, sauvée par les mots.

« Les mots , nous dit-elle dans l'intimité des chapitres qui lui sont consacrés, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je ne comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'il sont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle les mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, (... ) et tellement d'autres que j'ai retenus sans effort, pourtant sans connaître leur sens. Ils me semblent plus légers à porter que ceux qui disent. Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi. C'est peut-être ce qu'on appelle une âme. »

Edmond et ses épaules émouvantes qui avoue : «  toute ma vie j'ai failli être un homme », qui le deviendra peut-être après le mot «  fin ». Gabriel, le prêtre empathique qui sait porter la souffrance des hommes, et l'entendre pour faire bouger le destin et apporter l'espoir. Tous les personnages sont formidablement campés, c'était comme si je pouvais tous les voir à porter de mots, leur visage, leur âme même.

Franck Bouysse est un grand, un grand conteur qui construit admirablement son roman pour faire naître les émotions dans les révélations qui distillent au moment juste ; un grand styliste, une écriture à l'os. Combien de phrases, de passages j'ai relus, uniquement pour m'en enivrer tellement ils sont beaux, puissants, brillants sans jamais tomber dans la démonstration vide de sens.


Et cette formidable couverture, au diapason de la perfection de ce roman. Cette sublime Madone allaitante, forte et attentive, en écho à Rose, à sa mère et ses «  trois filles arrachées au néant, au motif qu'un homme et une femme se doivent de fabriquer un peu plus qu'eux-mêmes pour échapper au temps, sans penser ni même imaginer qu'un seul instant les malheurs à venir et le cadeau empoisonné que peut devenir une vie. Parce que sortir un petit être du néant d'avant pour lui offrir celui d'après est une immense responsabilité, une pure folie. »

Parce que j'en ai encore les larmes aux yeux, parce que je tremble encore un peu.
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Avertissement !
Cette chronique est le fruit de mon ressenti à l'instant où je referme ce livre. Elle n'a pour objectif que de vous...OBLIGER... à le lire....
Comment débuter l'année de plus belle façon.
Première lecture et je suis déjà à genoux.
Que d'émotions.
Quelle écriture.
Né d'aucune femme, LE livre que vous ne pouvez pas manquer cette année.
J'ai déjà vanté l'écriture de Franck Bouysse, ce livre ne fait que confirmer mes impressions.
Gabriel est curé.
Gabriel est appelé à l'asile pour la mise en terre d'une femme qui y est internée depuis des années.
Une femme devenue folle après avoir tué.
Enfin, c'est ce qui se dit....
Gabriel est là pour récupérer quelque chose.
Quelque chose qui va bouleverser sa vie, quelque chose qui va bouleverser des vies...
C'est ainsi que débute ce magnifique roman.
Magnifique, mais noir. Très noir même.
Sortez vos mouchoirs. Mais pas vos vulgaires mouchoirs en papier, non. Les beaux, les brodés. Parce que l'écriture de Mr Bouysse va vous bouleverser et qu'une telle écriture mérite le plus bel écrin pour vos larmes. Parce que des larmes, à moins que d'avoir l'âme aussi noire que certain des protagonistes, vous allez en verser, je vous l'assure.
Le destin d'une jeune femme qui va se jouer devant vos yeux ne pourra que vous émouvoir.
Et puis, Né d'aucune femme, rien que le titre, ça ne vous touche pas déjà  ?
À ceux qui, comme moi, ont découvert l'écriture de Franck Bouysse avec Glaise ou Grossir le ciel, je vous garantis de retrouver ici la même émotion,  si ce n'est plus forte encore.
À ceux qui aiment la littérature noire.
Aux amoureux des belles phrases, aux amoureux des mots.
À ceux que l'émotion transporte.
À tous les insensibles, ceux qui se croient invulnérables.
À tout ceux qui aiment lire.
Ne passez pas à côté de Né d'aucune femme.

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Magistral, monumental, stupéfiant, édifiant, prodigieux, et j'en passe... Je reste sans voix, le coeur transi, l'âme déchirée à la fin de ce roman... Quel roman ! Un équilibre parfait entre le fond et la forme. Un vocabulaire de haute voltige, imagé, métaphorique à souhait. Des émotions à vous retourner le coeur, à vous serrer le ventre, à bouleverser l'âme.
Je reprends les mots de Tostaky61 qui comme d'autres a trouvé les mots justes pour ce dernier Franck Bouysse : « aux amoureux des mots, à tous les insensibles qui se croient invulnérables » oui oui oui ce livre est pour vous !

Une force exponentielle se dégage ici dans ce portrait de cet ange qu'est Rose. Ce n'était qu'une enfant encore, quatorze ans, toute la vie devant elle, l'insouciance comme seul habit, lorsque son père la vend pour quelques pièces d'or afin de blanchir la misère sous son toit. Rose est vendue à un homme qui n'est homme que par son nom, Charles. Avec sa mère, ils forment un couple maudit, un monstre à deux têtes.
L'histoire de Rose est déposée dans un carnet qu'une infirmière remet aux mains du prêtre Gabriel. Ainsi s'ouvre ce roman choral qui donnera mots et vie (vie oui car les personnages étaient tous là, juste à côté de moi tant les descriptions sont réalistes et palpables) aux différents personnages qui gravitent autour de Rose. Son père, ravagé par la culpabilité, Edmond le palefrenier, trop bon, trop lâche, le prêtre Gabriel en quête de vérités et de sens. Mais y a-t-il un sens à l'ignominie, au malheur, aux étoiles mortes ?

Je craignais en ouvrant ce roman une vague noire déferlante, j'ai été happée comme jamais à travers une littérature engagée, puissante, élaborée où c'est tout un univers qui nous ait conté ici. L'histoire d'une fille forcée à devenir femme avant l'âge et rejetée et laissée pour rien le jour où elle accueillera sa féminité.

Un roman que je ne suis pas prête d'oublier. Et cette page de couverture... de toute beauté...

Un roman exceptionnel qui a su me toucher en plein coeur...

Sous la plume de Franck Bouysse, le noir a des allures de vastes étendues où les cris se conjuguent avec la force, où les pleures trouvent refuge dans les mots, où l'amour continue et continuera toujours à éclairer tous les possibles.

Magnifique.
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Maintes fois le père Gabriel, au confessionnal, a entendu les mêmes paroles. Aussi, lorsqu'une voix fluette, à peine voilée, lui demande de bénir le corps d'une femme à l'asile et de récupérer par là même des cahiers cachés sous la robe de la défunte, il est fort étonné. Mais le père Gabriel a promis. Et c'est en compagnie de Charles, le sacristain, que Gabriel se rendra à l'asile, bénira Rose et emportera les cahiers... Des cahiers emplis de confessions...
Des années auparavant, Rose, l'aînée des quatre filles, a 14 ans. C'est elle qui, aujourd'hui, accompagne son père au marché. Un gros type parlemente avec ce dernier, marchande, s'énerve un peu. Rose ne le sait pas encore mais c'est d'elle dont il est question. Vendue pour quelques pièces qui devraient permettre à la famille de sortir de la misère. Avant même qu'elle ait pu dire au revoir à son père, là voilà embarquée dans la carriole. Direction Les Forges où l'attend une nouvelle vie...

D'une puissance rare, d'une profondeur remarquable, d'un souffle renversant, le dernier roman de Franck Bouysse nous emporte et nous émeut. À travers les yeux du père Gabriel qui découvre les confessions de Rose, l'on suit le destin de la jeune fille, dans la campagne française de la fin du XIXème siècle. L'auteur dresse le portrait ô combien touchant et empli d'émotions de celle-ci, vendue à un riche maître et dont la vie va basculer sous l'emprise de ce dernier et de sa mère. Franck Bouysse, après La trilogie des Marches, change de registre et surprend le lecteur, notamment en se mettant dans la peau de Rose lorsqu'elle écrit. Il alterne ces chapitres en donnant la voix à Edmond, le palefrenier, au père Gabriel, dépositaire de ces confessions et à Onésime, le père de Rose, rongé par le remords. Habilement construit et brillamment mis en scène, ce roman, magnifique et déchirant se révèle tout à la fois sombre et lumineux.
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Bouysse is back and beautiful !

J'avoue en avoir un peu soupé du rural noir, thème de prédilection de l'auteur.
Non pas qu'il se soit subitement découvert en humoriste ravageur, faut pas déconner non plus, et puis le grand écart facial, c'est pas donné à tout le monde, mais ce nouveau récit sombre et amer sort gaillardement des sentiers battus pour vous perdre en des contrées maléfiques que l'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi.

Elle s'appelle Rose, sa vie ne sera qu'un long chapelet d'épines.
Quelques cahiers étrangement captés pour en témoigner, parcourus par un homme d'église déconfit, il n'en faudra pas plus à Bouysse pour vous embarquer sur une croisière où s'amuser sera bien la dernière de vos attentes.

Originalité du propos, force des mots, phrasé érudit, musicalité Bouyssienne qui tape direct au coeur, sans préavis, Né d'Aucune Femme est de ces livres qui matraquent crescendo sans véritablement laisser entrevoir la moindre porte de sortie tendance rose fushia. Un blush flamand m'aurait pourtant contenté, c'est dire.
Noir est son parfum, mélancolique et cafardeux sont ses atours.

Une construction impeccable, un tourbillon insondable de maux habilement dépeints, ce récit ne se lit pas, il se vit comme une expérience extrême, un puits sans fond de larmes asséché par la haine et la concupiscence de ceux qui n'ont que la persécution et la détestation à offrir.

M'en vais mater les Calaisiens à Cancun, tiens, histoire de me détendre le neurone un chouïa...
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critiques presse (6)
Culturebox
28 septembre 2022
Un roman polyphonique puissant où passé et présent s’entremêlent.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
02 octobre 2019
Le dernier roman de Franck Bouysse est écrit avec un langage léger et souple comme le personnage principal de Rose, jeune fille aînée d’une famille pauvre dans la France d’avant l’automobile. [...] Cette histoire intense et touchante a dû être dans ses grandes lignes celle de nombreux et nombreuses petites gens des siècles passés et mériterait une version filmée.
Lire la critique sur le site : Liberation
Culturebox
20 août 2019
Né d'aucune femme est un roman polyphonique où chaque personnage nous livre sa façon de voir les choses. On est souvent terrifié par ce qu'on lit et en même temps impressionné par la capacité de résistance de Rose face à tant d'horreurs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
25 avril 2019
Quelquefois il faut savoir dire la violence. Rares sont ceux qui, comme Franck Bouysse, parviennent à écrire l’indicible, à caresser l’innommable, avec tant de finesse et d’intensité. Malgré la dureté et la noirceur de certaines pages, Né d’aucune femme est un livre bouleversant et lumineux.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
14 janvier 2019
A la fois classique et fantasmagorique, Né d’aucune femme prouve que le romanesque, s’il est chimiquement travaillé dans chacune de ses molécules, peut encore éblouir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
13 janvier 2019
Pour moi, totalement allergique à l’horreur, c’est une performance remarquable d’écrivain de grande qualité que d’avoir réussi à me la distiller, à me la faire dévorer sans réserve.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (816) Voir plus Ajouter une citation
A quoi bon faire des comptes sur un cahier, si c'est pour faire des soustractions toute sa vie.
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Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien. La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, méridien, pyracantha, mausolée, billevesée, iota, ire, parangon, godelureau, mauresque, jurisprudence, confiteor, et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens. Ils me semblent plus facile à porter que ceux qui disent. Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi. C'est peut-être ce qu'on appelle une âme. p 268
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Edmond m’embrasse, je l'embrasse et on s'embrasse. J'ai jamais fait ça avant. C'est simple. Il me semble que j'ai toujours su, et tout ce qui suit aussi, je l'ai toujours su, toujours voulu. On est serrés l'un contre l'autre, comme si on voulait broyer nos deux coeurs pour qu'il en reste qu'un seul, et on le sait même pas quand ça arrive, on se pose même pas la question tellement c'est l'évidence. Nos bouches réunies pour la première fois, c'est comme le premier vol d'oies sauvages au printemps avant que le ciel se remplisse d'oiseaux qui s'en vont là où ils doivent aller depuis toujours, là où il y a du soleil. L'écurie, c'est rien d'autre qu’un pays de ce genre où il fait beau et chaud. En vrai, ce pays, on sait qu'on l'a atteint quand les bouches suffisent plus. Edmond m'allonge sur la paille. Artémis bouge pas, j'entends sa respiration au début, et puis je l'entends plus. Tout ce que fait ensuite Edmond, je le fais aussi, avec l'assurance d'un de ces oiseaux qui sait où se termine le voyage, cette paille dorée à l'odeur de brûlé. Je sens même pas son poids sur moi. Je sens plus que son odeur, ses mains, ses lèvres, sa peau. Je le ressens, lui. J'ai jamais été aussi heureuse, aussi sûre de savoir ce que je veux, ce que je suis, puisqu'il m'en donne l’occasion. Je le pense si fort que je le lui dis en vrai. Il me répond que lui aussi est heureux, ou peut-être que je l'imagine, que c'est rien qu'un écho dans son souffle. En tout cas, ses yeux et ses gestes mentent pas. Il retire ce qui le gêne pour qu'on soit encore plus près, tellement près, qu'on sait même plus ce qui appartient à l'autre. C'est simple. Et puis, quelque chose me déchire doucement, quelque chose que j'accepte dans mon corps comme si c'était une partie de moi qui me manquait, et que je le savais pas avant ce moment-là où la fille que j'étais devient une femme. J'ai pas mal. J'ai confiance. Le temps est ailleurs. Edmond s'arrête pour me regarder. Je pleure de bonheur. Il recommence à bouger, d'abord lentement, puis de plus en plus vite, puis il se raidit comme un bout de bois, et se détend, plusieurs fois de suite. Je sais qu'il m'offre quelque chose. Je le reçois, même si je sais rien de ce qu'il m'offre en vrai. Je sais même pas quoi lui offrir en retour, à part la lumière qui jaillit en sens inverse de lui par mes yeux grands ouverts, ma manière de le remercier pour tout ce que j'ai cru pas être la réalité, jusqu'à ce que je me retrouve dans le tourbillon, que je le retrouve, qu'on se retrouve, la seule réalité, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, celle de demain, celle de toujours, de cette vie et celle d'après cette vie.
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Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l'air frais du matin, des odeurs d'abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradé de vert, en anarchie florale confinant à l'explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent. Il y a du bleu dans le ciel et des ombres au sol, qui étirent la forêt et étendent l'horizon. Et ce n'est pas grand-chose, parce qu'il y a aussi tout ce qui ne peut se nommer, s'exprimer, sans risquer de laisser en route la substance d'une émotion, la grâce d'un sentiment. Les mots ne sont rien face à cela ils sont les habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux ; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde.
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Cela n'a pas encore eu lieu. Il ne sait rien du trouble. Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l'air frais du matin, des odeurs d'abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradé de vert, en anarchie florale confinant à l'explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent. Il y a du bleu dans le ciel et des ombres au sol qui étirent la forêt et étendent l'horizon. Et ce n'est pas grand-chose, parce qu'il y a aussi tout ce qui ne peut se nommer, s'exprimer, sans risquer de laisser en route. la substance d'une émotion, la grâce d'un sentiment. Les mots ne sont rien face à cela ils sont des habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux ; les mots, une invention. des hommes pour mesurer le monde.
(...) Taire les mots. Laisser venir. Il ne resterait alors rien que la peau nue, les odeurs, les couleurs, les bruits et les silences.
p 9
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