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Critique de JIEMDE


Depuis que Vic le Tendre s'est fait salement descendre, les temps ont changé et les affranchis de Brooklyn se sont effacés et calmés. Mais il suffirait d'une étincelle pour raviver les querelles et ressortir les flingues… Elle va survenir chez Rena, la veuve de Vic, qu'un cave propulsé au viagra tente un soir de violer, avant qu'elle ne l'assomme d'un coup de cendrier et se sauve le laissant pour mort…

Cherchant refuge chez sa fille qui la rejette, Rena atterrit chez la voisine, Wolfstein autrefois Luscious Lacey, star du X désormais rangée des galipettes, où elle est rejointe par sa petite fille Lucia. Quand Richie, l'ancien porte-flingue de Vic, débarque avec une mallette remplie d'un demi-million de dollars, l'occasion est belle pour Rena, Wolfstein et Lucia de l'en dépouiller avant de s'enfuir avec quelques mafieux furieux à leurs trousses.

Délaissant un temps l'exploration intimiste de Brooklyn au coeur de ses trois premiers romans, William Boyle nous entraîne avec L'amitié est un cadeau à se faire – traduit par Simon Baril – dans un road-movie léger, drôle, quasi-parodique et truffé de clin d'oeil, où les femmes ont (pour une fois) un autre rôle que celui de pépées auquel le genre les cantonne généralement.

Fan de cinéma, Boyle connaît son affaire et s'appuie sur ses solides références pour mélanger les genres : les Affranchis ou les Sopranos pour le noir ; Thelma et Louise pour le road-movie féminin ; Wilder et Capra pour le comique burlesque de situations. Les autres codes ne sont pas oubliés : Chevy Impala ou Cadillac rutilantes côté bagnoles et bande-son naviguant entre Guns n'Roses, Stones, Reed et même, Carey pour la musique.

On retrouve dans L'amitié… toute la sensibilité de l'écriture de Boyle et sa grande habileté à écrire et décrire la nostalgie, l'envie de fuite, la recherche du rebond. Mais elle prend ici une autre dimension avec ses portraits intergénérationnels de femmes fières et fortes, affranchies en quelques sorte. Si le côté moins sombre et moins mélancolique que dans ses précédents livres m'a surpris au début (tout comme l'abondance inhabituelle de dialogues qui certes, rythment le livre), j'ai fini par me laisser agréablement porter par cette virée burlesque à 100 à l'heure, qui confirme que oui, les livres de William Boyle sont définitivement des cadeaux à se faire !
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