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Critique de Pois0n


La première chose qui frappe lorsque l'on ouvre L'arbre d'Halloween, c'est la plume, incroyablement poétique, de Ray Bradbury. Pour avoir déjà lu certaines de ses nouvelles, je n'en avais pas souvenir, mais peut-être certaines traductions sont-elles meilleures que d'autres... ou alors, c'est ce texte-là qui l'est tout particulièrement.

Et pourtant, lorsque le fantastique fait irruption dans le récit, au début, j'ai eu du mal. du mal à suivre, du mal à accrocher, Cerveau tentant désespérément de trouver une logique au lieu de se laisser porter. Diante, Cerveau, à force de bouffer de la romance contemporaine bien terre-à-terre, aurais-tu oublié que le surnaturel n'a pas besoin de se plier aux lois de ladite logique, que l'onirisme n'obéit précisément à aucune de ces lois et qu'il est donc parfaitement normal de voyager dans le passé à l'aide d'un cerf-volant bricolé à partir de bouts d'affiches de cirque ? Arrête de réfléchir, Cerveau, cesse de craindre de perdre le fil, laisse les brumes de la morphine anesthésier la douleur au dos qui te maintient de force dans le monde réel, et laisse-toi emporter aux côtés de Tom et ses amis, au lieu de chercher à tout prix à « suivre » ! Lâche prise, et voyage !

Une fois cette difficile étape franchie, cette acceptation de l'enchaînement onirique dans lequel baigne le récit entier, qui n'est pas sans rappeler Alice au Pays des Merveilles ; bref, après avoir renoncé à comprendre les transitions, il faut avouer que ça va BEAUCOUP MIEUX.

L'arbre d'Halloween, c'est donc un voyage onirique où l'énigmatique Montsuaire dévoile aux jeunes protagonistes les origines de la fête d'Halloween et de leurs costumes, à travers un tour du monde où l'histoire de la fête des morts côtoie étroitement celle des religions. Tour à tour le cycle des saisons reflète celui de la vie, de nouvelles croyances chassent les précédentes, ici l'on empêche les défunts d'entrer, ailleurs, on va faire la fête auprès d'eux.

Si le thème de la mort est si omniprésent, ce n'est pas non plus à titre éducatif : en trame de fond, le groupe poursuit son ami Pipkin d'une cérémonie funéraire à une autre, avec, au bout du chemin, la vérité : tôt ou tard, la fin est la même pour tous... reste à savoir « quand ».

Alors oui, le texte n'est pas parfait. Comme vous l'aurez compris, la confusion règne parfois, notamment lors des transitions ou lors de tout le passage consacré à Notre-Dame. Toutes les traditions ou origines des costumes n'ont pas non plus droit au même traitement (l'Egypte et le Mexique s'étalent sur plusieurs chapitres, mais les mendiants en Irlande sont à peine mentionnés). Mais le plaisir de lecture est indéniablement là et fait aisément oublier ces menus couacs.

Il va sans dire que L'arbre d'Halloween est une lecture parfaite pour la saison, quand bien même elle est très rapide : ses 166 pages imprimées gros s'avalent d'autant plus vite que les chapitres, très courts, encouragent à en lire toujours un de plus.
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