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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A Lagos, Nigeria, la pandémie du Covid-19 oblige les habitants à se confiner en 2020. Bambi, une jeune homme est mis à la porte par sa petite amie, son infidélité étant découverte. Il se réfugie dans la maison de son oncle mort récemment mais celle-ci est loin d'être vide, sa tante, son bébé et une jeune femme s'y trouvent encore...
J'avais lu Ma soeur, serial killeuse et je m'étais régalée avec l'humour noir de Oyinkan Braithwaite. L'une ou l'autre est différent, il y a un suspens qui s'installe petit à petit avec des mystères autour de la maternité du jeune Rémi et des deux femmes présentes dans la maison. Chacune des femmes a un comportement étrange et Bambi se retrouve à faire l'arbitre.
J'aurais aimé que le mystère s'épaississe un peu, la fin arrive trop vite, un peu surprenante (un peu moins après réflexion) mais il a manqué le twist final qu'on a dans le premier roman de l'auteure. Une lecture très fluide mais je suis restée un peu frustrée par la brièveté et la fin du roman.
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Court texte. Immersion instantanée au coeur d'une histoire intrigante et complétement folle. le Lagos, la pandémie, un jeune homme se réfugie chez sa tante qui héberge une jeune femme et un bébé. Entre loyauté envers sa tante et pressentiment, il tente de démêler du vrai et du faux cette histoire invraisemblable de maternité.


Oyinkan Braithwaite décortique avec humour et fracas la folie et la condition humaine le tout saupoudré de mysticisme africain. En jouant entre culture ancestrale et modernité l'auteure nous propose un thriller domestique aussi grave qu'hilarant. Des personnages bouleversants sont dépeints avec une incroyable facilité où la moindre aspérité psychologique accapare les émotions, les doutes, les peurs et les craintes. Une écriture hypnotisante dans un gant de velours pourtant la dure réalité switche avec la folie. C'est incroyablement fascinant et dérangeant. Braithwaite vient titiller notre moralité.


Une incroyable découverte. Entre sarcasme et bienveillance, Braithwaite chante le monde et ses multitudes facettes.
Lien : https://desmotspourtoujours...
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Il faut dire que le résumé des Éditions « Huis clos moderne, réinvention grinçante du jugement de Salomon, L'Une ou l'autre nous offre un moment de lecture intense et réjouissant grâce à l'écriture maîtrisée d'Oyinkan Braithwaite » me semblait très tentant, je ne me suis pas trompée.


C'est un roman assez court, qui se lit pratiquement d'une traite. Avec un coup d'envoi en fanfare avec aveu d'infidélité, rupture, covid et confinement : à Lagos, deuxième plus grande ville d'Afrique, après une dispute, Bambi, jeune homme de 28 ans, se fait jeter hors de l'appartement de sa compagne. Totalement démuni, il se rend chez sa tante, la femme de son oncle défunt, dans la maison de feu son grand-père, pour passer ces jours de confinement, hors du temps. Il y découvre sa tante Bidemi, accompagnée de son fils, un nourrisson, et avec pour sa plus grande surprise, Esohe qui n'est autre que la maîtresse de l'oncle décédé. D'emblée, on se doute bien que les choses ne peuvent pas bien se passer, d'autant plus que le confinement oblige la cohabitation contrainte et forcée de personnes qui ne se connaissent pas réellement, et s'entendent encore moins, où un enfant vit son existence de nourrisson, où les nerfs de chacun sont mis à rude épreuve par une proximité inédite et étouffante. La tension va monter de quelques crans lorsque l'une et l'autre femme vont chacune se réclamer de la maternité de l'enfant, ce qui va pousser l'homme dans ses retranchements.

Le récit presque léger au début, celui d'un homme immature, qui papillonne et arrive chez la veuve de son oncle, sans même prévenir, sans même s'inquiéter de savoir s'il va déranger, sans même savoir qu'il a un neveu, va prendre une profondeur insoupçonnable : au conflit complexe et malsain qui oppose les deux femmes, l'officielle et l'officieuse, l'homme va peu à peu se glisser dans une autre peau, celle d'un homme responsable, celle d'un père de famille, l'individu stable de la maisonnée qui devra prendre les décisions et protéger l'enfant, s'en occuper la nuit comme s'il était le sien, comme s'il avait toujours fait ça. L'adolescent insouciant se transforme en un père de famille responsable à travers le conflit de cette maternité disputée. C'est là où ce huis clôt devient intéressant, lorsque la sensation de malaise s'intensifie peu à peu jusqu'à qu'il n'y ait pas d'autres solutions qu'un affrontement frontal pour tenter de mettre fin à la situation.

Bambi ne sait pas vraiment dans quoi il met les pieds, même s'il le comprend vite dans l'air saturé des couches de poussière qui se sont accumulées et des tensions qu'il ne manque pas de ressentir. le covid est une sorte d'agent, qui tue, isole et pousse chacun dans leurs retranchements, trois fauves en cage, et un bébé au milieu : la paix et le confort de l'ancien foyer de Bambi auprès de sa compagne Mide deviennent vite un beau et agréable souvenir au milieu des deux femmes, en colère et pleine d'agressivité. le secret que partage les deux femmes, à savoir la réelle maternité de l'enfant, se prolonge, l'auteure s'est décidée à poursuivre cette ambivalence jusque-là toute fin du roman, puisque c'est le noeud de l'intrigue. Cela pourrait apparaître fantaisiste, cette façon de se disputer la maternité, car autant pour la paternité, il peut toujours avoir un doute, autant en ce qui concerne la mère, les choses sont plus claires, une grossesse se feint difficilement, un accouchement encore plus. Mais Bambi, peu ouvert et intéressé par son entourage, à peine vu sa tante enceinte. Et s'il cherche à dénouer la situation, jusqu'à penser à faire un test de maternité, ce sont tous les non-dits qu'il finira par mettre à jour, le long processus de la délivrance, de la vérité, et de l'homme nouveau, mature, qu'il est devenu. Et bien davantage, encore.

Huis clôt à Lagos qui évolue dans une direction dont on a bien du mal à se douter dès l'arrivée de Bambi dans la vieille maison, qui va changer sa vie du tout au tout : ce n'est pas le même qui va franchir le seuil pour retrouver sa compagne, qui a d'ailleurs le bon mot pour conclure cette histoire » – Pour l'amour du ciel, Bambi ! Tu n'es parti qu'une semaine… ». Il semblerait bien que l'on retrouve l'humour noir et la causticité qui avaient régalé les lecteurs de son premier roman Ma soeur, serial killeuse.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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