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Critique de Polars_urbains


En 75 chapitres vifs de quelques pages chacun écrits à la première personne, Korede parle de son métier d'infirmière-chef dans un hôpital, de la vie quotidienne à Lagos (Nigeria), de sa famille (les morts comme les vivants) et surtout de sa soeur Ayoola, jeune fille séduisante et frivole, un peu écervelée, accro aux réseaux sociaux et encline à assassiner ses amants… Elle en est au troisième au début du roman, alors que Korede se charge de faire disparaitre les traces du crime (selon une méthode rigoureuse et parfaitement rodée en cinq étapes) et de se débarrasser du cadavre (avec la même méthode et la même rigueur).
Certes Ayoola n'a pas toujours le couteau à la main – « le couteau est important pour moi, Korede. C'est tout ce qui me reste de lui. » - et elle aurait même un petit côté fleur bleue (catégories fleurs vénéneuses). Mais quand elle jette son dévolu sur le chef de sa soeur, le Dr. Tade Otumu, et que le malade plongé dans le coma auquel elle a confié tant de secrets se réveille, Korede craint le pire. Avec raison !
Par petites touches précises, Korede dresse le portrait de sa soeur mais aussi de sa famille, en particulier de son père disparu, un homme sans moralité, violent de surcroit. Mais surtout, se dessine son propre portrait dont la jalousie et la rancoeur ne sont pas absentes. Ma soeur, serial killeuse n'est donc pas un roman policier au sens classique mais plutôt une chronique ou un journal intime qu'Hitchcock aurait pu inspirer. Korede ne parle pas beaucoup, sinon à un malade inconscient, sa soeur ne l'écoute pas vraiment et son chef lui répond par monosyllabes. Alors elle se raconte et raconte. Et elle agit…
Oyinka Braithwaite livre un roman subtil. Les deux personnages qu'elle dépeint sont parfaitement cernés dans leurs différences et leur complexité (la plus complexe n'étant peut-être pas celle que l'on croit) et son évocation du rôle croissant des réseaux sociaux frappe juste, tout comme son analyse de la place des femmes dans une société nigériane entre tradition et mutations. le roman a conquis dès sa sortie la presse et les lecteurs anglophones. La France ne devrait pas tarder à suivre.

Lien : http://www.polars-africains...
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