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Citations sur Les loups du remords (8)

Tu parles à Psylvia de ce que Storm t’a confié à propos de leur jeunesse. Cette révolution qu’ils voulaient faire. Tu lui dis à quel point ça t’avait impressionnée… Elle soupire, te lance son regard si intelligent et te dit qu’ils ont souvent été très cons, manipulés par de tout petits livres rouges qu’elle n’aurait même pas la force de relire. Elle t’explique le bourrage de crâne, l’intégrisme, la méfiance face à tout ce qui était beau et léger et la dureté des rapports entre les gens. La douceur, l’amour… tout ça c’était bourgeois. Et une fois qu’on avait dit ça, on avait tout dit. Il y a peut-être une chose qu’elle regrette : la recherche d’un absolu, le fait d’être prêt à tout pour défendre une cause qu’on croit juste. Mais sinon…
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C'est bizarre comme on prend goût à la solitude. Comme elle vous empoisonne tout doucement. On pourrait sortir, voir du monde... mais on y a goûté et c'est trop tard.
Mais il faut faire gaffe, comme toutes les drogues, la solitude se venge un jour ou l'autre.
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Il n'y a pas de loups dans le roman de Marie Hélène Branciard. Et si peu de remords, seulement des regrets, la douce nostalgie d'une époque, d'un age des possibles qui s'est fracassé contre le mur de la vraie vie.
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Antoine vient de passer le tunnel de Fourvière... Il aime bien ça les tunnels : le côté train fantôme, les lumières rouges sur le carrelage blanc et ce bout de ciel qui saute au visage à la sortie. Il prend in extremis la direction de Marseille, manque se planter dans le brusque virage de la bretelle d’autoroute et gicle enfin, comme une boule de flipper vers sa partie gratuite…
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Storm et Psylvia parlent de l’An 2000… Dans six mois ce sera le vingt et unième siècle… Les jeunes parleront du vingtième comme on parlait du dix-neuvième : comme d’un vieux temps, poussiéreux, vers lequel on ne retournerait pour rien au monde. Tu ne sais pas ce qui t’attend, mais ce siècle plein de promesses ne t’attire pas plus que ça. Psylvia a dit un truc qui t’a fait comprendre pourquoi. Elle a parlé des technologies qui allaient tout accélérer. Elle a dit qu’il serait sans doute de plus en plus difficile d’échapper au mouvement, de se garder un endroit à soi dans lequel aucun écran, ni téléphone ne vienne vous distraire. C’est cet endroit-là que tu regretteras, cette pièce en dehors du temps, ta chambre noire dans laquelle tu cuisines tes photos, le ciel vide à contempler ou à peindre, le silence. Un temps qui n’existe pas pour les autres mais qu’on peut leur faire visiter par œuvre interposée…
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Il était là, entre deux eaux… Ça faisait bien cinq ans qu’il était venu s’échouer à Berlin, un peu par hasard… mais il ne le regrettait pas. La gigantesque friche lui avait permis de se fondre dans l’air du temps, comme un vieux sucre qui prend les couleurs des mains qui le tripotent. Ici, tout semblait inachevé… rien que des instants cabossés, qu’il fallait lire au jour le jour, entre les grues, leurs cris vers le ciel et le bruit des bulldozers…
Il s’était décidé brusquement, content soudain à l ‘idée de revoir Paris. Antoine comptait bien y rester quelques mois , se doucher de souvenirs et remettre la main sur Vanda, qui ne donnait plus aucune nouvelle…
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"Ça faisait tout drôle de se retrouver dans le métro parisien. (...) Antoine observa brièvement son reflet dans la vitre, s’attendant presque à découvrir son personnage d’autrefois : perfecto râpé, boots pointues et iroquois. Mais non, la silhouette s’était assagie. Trouble et démultipliée, elle se reflétait sans agressivité sur la nuit qui défilait. À l’arrière plan, insaisissable et louvoyant, un alignement d’hommes et de femmes sans visages. Il se retourna vers les regards fermés et sentit cette hostilité latente qui planait dans tout le wagon. En face de lui, ballottée par les déhanchements incessants du convoi d’acier, se blottissait une femme plus très jeune. Les yeux fermés, elle tressautait et sa tête heurtait doucement les cloisons fortifiées. New Balance orange, longue jupe kaki et vernis assorti sur ses mains blanches, elle semblait s’être évanouie. On aurait dit une princesse slave échappée d’un album d’Enki Bilal. Des larmes bleues allaient bientôt couler sur ses joues creuses et il saurait alors que tout est possible.
À l’approche de la station, la rame se laissait envahir par les rayons glacés des néons déglingués. Il n’y avait rien à faire, même en changeant la couleur des tickets, le métro aurait toujours cette odeur et cette lumière des années quatre-vingt. À République, le contraste était frappant : une lumière riche s’écrasait sur un sol noir et râpeux. Les portes claquaient. Tout s’accordait à ce tableau usé, aux parois laminées, aux plis des jeans et à cette affiche jaune et noire qui aspirait les regards. Assis au bord du quai, un clodo cuvait dangereusement son vin. Antoine l’aida à se relever et à s’asseoir sur l’un des sièges alignés contre les carrelages blancs. Il lui donna un peu de fric, une vague tape sur l’épaule et prit sa place dans la longue file qui piétinait vers la sortie."
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Un roman composé dans une structure originale, très contemporaine, une bouffée de fraîcheur, de bienveillance et de nostalgie sur la course initiatique d'une bande de jeunes dans les années 90. Leur entrée dans la vie d'adultes les transporte de Paris à New -York, sur la West coast, à Berlin ou à Lyon à travers un voyage émaillé de prises de conscience, d'inquiétudes, d'hésitation.
Le style est franc, rapide et efficace. Aussi bien dans les dialogues que dans la narration.
Extrait du journal de Vanda : "21 mai 1999 Tu as trouvé un nouveau troquet à Aix. Un de ces bars minables comme ceux que vous fréquentiez à Paris. Il y avait Le Soleil, ses bières à dix francs et sa terrasse divine des soirs d’été, le Max Bar de la rue de la Roquette tapissé de photos d’acteurs en noir et blanc et le Bar à Malaise, celui de l’école, où tout a commencé. Les pressions qui vous rendaient si bavards et si insouciants et qui enfonçaient sournoisement Antoine.
Préface d’Olivier Martinelli (extrait) :
Marie-Hélène Branciard. « Les loups du remords » est son premier roman. Et comme tous les premiers romans, on y découvre l’essence même de ce qui constitue l’ADN de l’auteur… Ici, une petite musique délicate et déliée, une chanson pleine d’humilité… Un ADN qui est une promesse d’autres textes à venir, d’autres émotions à recevoir.
Extrait de la quatrième de couverture :
Fin des années quatre-vingt, cinq étudiants en arts plastiques partagent un appartement à Paris. La vie est belle… Après trois années d’études, d’insouciance et l’obtention de leur diplôme, elle l’est un peu moins : ils décident d’aller tenter leur chance ailleurs…
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