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Critique de michfred


On peut dire beaucoup de choses sur Brasillach: qu'il a été le patron d'un torchon notoire et sanglant, "Je suis partout", de sinistre mémoire, qu'il était sans aucune contestation possible un facho convaincu, pratiquant, agissant, et qu'il s'est montré, pendant l'Occupation, d'une rare nocivité...

Mais il a aussi été un grand romancier, et c'était un helléniste magnifique: fin lettré, traducteur excellent, qui dans son Anthologie a fait un choix étonnant de toutes les perles en vers de la littérature grecque - d'où la présence, dans cette anthologie poétique, d'extraits de tragédies, de morceaux d'épopées..

La poésie, dans la Grèce antique, n'est pas cantonnée au seul lyrisme, et c'est déjà une juste initiation à la littérature grecque que de l'avoir montré. J'ajoute que toutes les traductions sont celles de Brasillach lui-même : j'ai souvent été médusée par ses qualités de traducteur..

Je me prends à regretter qu'il n'ait pas consacré tout son talent à retraduire l'Iliade, l'Odyssée ou les tragiques...cela lui aurait donné tant de travail qu'il aurait peut-être négligé ses occupations de collaborationniste zélé...

Un mystère cependant demeure, à mes yeux: comment peut-on aimer et répandre la pensée humaniste et clairvoyante des Grecs anciens et se fourvoyer à ce point dans ses choix personnels? Comment peut-on traduire l'amour de Sapho, la noblesse d'Oedipe, le courage d'Achille et se montrer si plein de haine, de bassesse et de lâcheté dans sa propre conduite?

Les Anciens ont formé un helléniste, ils ont complètement manqué leur disciple...

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