C'est un roman émouvant et délicat que «
Terezin plage ». Ecrit non pas pour dire et redire encore les camps, mais pour y décrire le quotidien de Daniel, jeune médecin Danois déporté dans cet endroit « pas comme les autres » parce qu'il est juif.
Terezin servait avant tout de camp de transit mais également à emprisonner des juifs de valeur : musiciens, artistes, etc., qui pourraient éventuellement servir un jour de monnaie d'échange. de ces présences s'est révélée une simili vie culturelle dans le ghetto.
La vie n'y est donc pas tout à fait la même que dans d'autres camps mais les risques existent bel et bien : le froid, la faim, la tuberculose, les emprisonnements dont on ne revient pas, le typhus et surtout : les listes…ces listes interminables, cruelles et arbitraires qui annoncent les noms de ceux qui partiront lors du prochain convoi vers Auschwitz, Treblinka…
En plus des privations, cette Peur qui plane au quotidien, palpable dans l'air ambiant, dans chaque être, dans chaque regard, vrille chaque coeur.
Cette ville « offerte aux juifs par Hitler », ce ghetto, n'est autre qu'une vitrine de propagande et servira de démonstration pour la visite de la Croix-Rouge. Elle fera même l'objet du tournage d'un film.
Acteur bien involontaire de cette mascarade mais sans autre choix, Daniel y vit sur fond sur fond de souvenirs d'enfance ; de folie – celle de sa mère – ; de bords de mer - attenante à sa maison natale près de Copenhague- qu'il chérit dans ses rêves et qui l'aident à tenir ; ainsi que de son amour pour Ludmilla, jeune femme tchèque rencontrée sur place.
Daniel essaye à tout prix de maintenir cette vie à un niveau de normalité en soignant – avec presque rien -, en volant la nourriture des morts, en aimant Ludmilla comme s'ils étaient libres, avec l'espoir ancré au plus profond d'eux d'en sortir un jour. Cet amour les pousse à vivre, à survivre chaque jour, osant même éprouver parfois un brin de bonheur…
Ce livre est un roman. Il est toutefois bien documenté.
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