Nous formions autour de son cercueil un grand cercle. Aussi rond qu'une larme énorme.
Maman dit qu'on ne guérira pas tout de suite. C'est normal d'être triste, il ne faut pas s'en faire. Papa comptait énormément pour nous. Il était au début de toutes nos phrases. Au bout de tous nos regards. Maintenant, il faudra apprendre à lui faire une place à l'intérieur de nous. Une maison juste à côté de notre coeur.
Maman me regardait, la tête penchée. Elle était incapable de parler. Elle tremblait comme un arbre que le vent secoue. De grosses larmes coulaient sur ses joues et tombaient à l'endroit où papa s'asseyait toujours.
Mais papa n'était pas là. On ne voyait que son absence.