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- Tant que nos femmes porteront dans leur ventre des petits guerriers, nous nous battrons contre les Yeux-Pâles qui détruisent notre Mère Terre.
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- Tant que nos femmes porteront dans leur ventre des petits guerriers, nous nous battrons contre les Yeux-Pâles qui détruisent notre Mère Terre.
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Dans l'après-midi du 6 juin, ils retrouvèrent leur prairie parsemée de collines vertes, leur village, leurs proches, leur peuple. Mais pas leur insouciance d'avant. Ils avaient revêtu les tenues traditionnelles, les deux hommes s'étaient rasé le crâne, une raie rouge séparait les cheveux des femmes, comme lors de leur départ, mais ils n'étaient plus les mêmes. Ils étaient épuisés d'avoir tant marché, jour après jour; des dizaines et des dizaines de milliers de pas. Quelque chose en eux s'était brisé. Leurs traits étaient marqués, un pli amer avait fait son apparition au coin de leurs lèvres, leurs yeux ne brillaient plus du même éclat; les deux épouses de Petit Chef en firent la remarque à leur compagnon tandis qu'il les serrait dans ses bras. |
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Les Blancs, les Robes-Noires en particulier qui les abrutissaient de prêches, voulaient faire d'eux des fermiers; ils étaient dans l'erreur : pour toujours, les premiers occupants de l'Amérique seraient des chasseurs, à l’affût, humant le vent lissant dans le ciel, écoutant les arbres. -Les Blancs n'écoutent pas, avaient coutume de dire Petit Chef. Ils n'ont jamais écouté les Wah-zha-zhi; ils n'écoutent pas les voix du vent, des rivières. Ils ne savent que détruire. La Terre est "maka", sacrée, elle est notre Mère. Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux Fils de la Terre. Nous Wah-zha-zhi, prenons du bois mort pour le feu; les Blancs arrachent les arbres, qui vivent, chantent, souffrent, meurent; ils n'entendent pas les arbres qui leur disent: " Ne me blesse pas." |
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Esprit Noir lui raconta qu'en voyant les premiers chevaux, les Osages avaient cru que le Grand Esprit, dans sa magnanimité, leur faisait don de grands chiens pour tirer plus aisément les lourds chargements lors de leurs déplacements saisonniers. Oui, c'était cela leur vie d'avant : les tipis démontés, le travoi mis en place, deux perches, une peau tendue et l'on entassait dessus les effets, la nourriture, les marmites, les enfants, les vieillards; aidées des chevaux, les femmes tiraient le tout. Sur le lieu de la chasse, l'on remontait les tipis, s'installant de nouveau. C'était une vie d'hommes libres; elle convenait à Esprit Noir.
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L'esprit des Indiens vagabonda jusque dans leurs lointaines forêts, leurs prairies sans fin où ils ne chassaient pas des poules mais des bisons.
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Au départ de La Nouvelle-Orléans, Petit Chef, planté sur le quai harangua l'Océan. -Toi, la Grande Puante, crois-tu nous faire peur? Non ! Nous sommes partis de notre village pour aller voir nos frères les Français et tous les peuples de l'autre côté du Grand Lac Salé ; la mort seule peut nous empêcher de faire ce voyage. Pour faire bonne mesure, il adressa ensuite au Grand Esprit une prière: - ô toi qui as créé ce Grand Lac, qui nous as créés, nous tes enfants, fais en sorte que ces eaux demeurent paisibles et que nous puissions les franchir en toute sécurité. Solennel, il jeta une pincée de tabac dans les eaux brunes. Puis rien ne retenait les six Osages en Amérique. |
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... les Anciens disaient que pour "effacer le rêve", inspiré par Wah'Ko,-Tah, il fallait le réaliser.
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Bientôt, il n’y aura plus un seul bison dans les prairies de nos ancêtres. Mon père en chassait aux portes de Saint Louis, ce temps est loin. Nos ennemis les Kiowas disent : « Quand vous verrez disparaîtrez Wa-dau-ta Tan-ga de la surface de la Terre, alors vous saurez que la fin de l’Homme rouge est proche et que le soleil se. Où je pour lui. »
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Wa-dau-ta Tan-ga, notre frère le bison, est comme l’Indien : puissant et sage. Wah’ Kon-Tah dit qu’il faut traiter avec respect toutes les choses vivantes. Toutes. Les arbres, les chevaux, les lapins, les castors, les cerfs, les chevreuils, les ours. Les bisons aussi. |
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A quoi vous servent vos peintures sur le visage ? À vous préserver des moustiques qui doivent faire légion dans vos contrées ? Paul Dubois traduisit. Petit Chef se raidit. - Elles servent à dire qui nous sommes, à dire la paix, la guerre, à parler de nos mots. À faire peur à l’ennemi et aux ignorants. |
Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :