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Citations sur Le Premier Fils (24)

Aujourd’hui encore, ceux qui parlent à leur place affirment haut et fort que la cause justifie la mort d’êtres innocents. Kara n’a jamais accepté le sens de cette phrase. Qu’est-ce qui pourrait justifier la mort d’un innocent, sinon la folie de son assassin ? La mort d’un enfant est un crime, quelle que soit la balle qui le tue. Sa mort comme celle des autres civils. Il repense à ce conte arménien :
Sous un soleil de plomb, un homme en sueur, assoiffé, gravit la colline, suivi de son chien. À mi-chemin, il demande une gorgée d’eau à un berger qui lui refuse sa gourde, et lui désigne d’un signe une cabane au sommet. L’homme y grimpe et lit sur une ardoise qu’on y vend de la limonade. Il entre et s’approche du comptoir. Le boutiquier le regarde venir, une main sur son chat qui ronronne sur le comptoir, un œil sur le chien de l’étranger qui s’approche. L’homme ruisselle de sueur et un essaim de mouches vrombissent autour de lui. Le chat, comme tout bon chat qui se respecte, voit vibrionner les mouches et leur bondit dessus pour jouer. Croyant à une attaque contre son bon maître, le chien fidèle saute à son tour et broie le chat d’un claquement de ses crocs. Aussitôt le boutiquier brandit un bâton et fracasse le crâne de ce maudit chien qui vient de tuer son chat. Hurlant de fureur, le voyageur, voyant son chien mort, arme son fusil et tire sur le boutiquier qui s’enfuit pour revenir avec ceux de sa famille qui coursent le voyageur et le lapident à mort. De loin, l’enfant qui guettait le retour de son père court avertir sa famille qu’il a vu les autres le tuer. La famille déboule et décime l’autre famille sauf une femme qui a le temps de courir rameuter son village. Les villageois accourent, hommes, femmes et enfants, et massacrent la famille du boutiquier dont le village, alerté à son tour, envoie des renforts. Et de chaque côté le village en appelle à la ville voisine, qui en appelle à son canton, qui en appelle à son district, qui en appelle à sa région, qui en appelle à sa province, et les deux dirigeants, qu’ils soient présidents élus, rois par la grâce de Dieu, dictateurs ou autocrates, en appellent à leur peuple pour se déclarer la guerre… Pour une gorgée d’eau et un chat qui joue avec les mouches. Et cette vengeance. Cette terrible vengeance comme socle de toutes nos perversions pour trouver toutes les raisons de ne pas briser l’engrenage. Les pires raisons.
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— Je suppose que ce n’est pas une bonne nouvelle pour vous. J’en suis désolée. De toute façon, le genre de métier que vous exercez finit toujours par vous rappeler à l’ordre avec de mauvaises nouvelles. Mais je dois vous laisser, deux amis à moi vont jeter leur vie joyeuse et insouciante de célibataires dans le tumulte chaotique de la vie d’adulte, et je tiens à m’enivrer avec eux.
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C’est une jolie femme, Samy l’aime déjà, et son omelette était délicieuse.
— C’est parce que je prépare les blancs et les jaunes séparément. Les blancs salés poivrés fouettés juste aériens ce qu’il faut, et les jaunes battus avec de la crème fraîche.
Ils se retournent sur elle qu’ils n’ont pas entendue revenir dans le salon, et se disent que oui, à sa façon, c’est une femme séduisante.
— Le secret, continue-t-elle, c’est de verser d’abord le jaune dans une poêle très chaude, et ensuite seulement le blanc sans vraiment mélanger. Juste en ramenant le tout vers le centre à mesure que ça cuit sur les bords. Avec une spatule en bois.
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Quand les embruns giflent les vitres, ils ruissellent des sanglots silencieux qui font pleurer Noaillac.
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- Une maison de campagne, se moque Kara, sur une île de huit kilomètres de large ?
- Venez vivre ici, et vous comprendrez le besoin absolu d’évasion qui ronge chacun de nous. Bon, de quoi parlons-nous alors ?
Kara explique à Noaillac l’ensemble du dossier Maalouf, et ce qu’il sait du dossier Irazoqui.
- L’arme et les munitions établissent un lien certain entre les deux affaires. Le fait que les victimes du tireur soient des enfants peut en être un aussi. Et dans les deux dossiers, nous sommes confrontés à des familles impliquées d’une façon ou d’une autre dans le marché ou l’utilisation d’armes de guerre.
- Si vous savez tout ça, s’interroge-t-elle, pourquoi avoir fait tout ce chemin jusqu’ici ?
- Parce que vous avez deux morts en plus que je n’ai pas dans mon dossier. Que pouvez-vous me dire sur eux ?
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- Patron, c’est quoi cette sonorisation chez moi ?
Un silence au bout du fil, suivi d’un soupir.
- Karakozian, moins je vous entends et mieux je me porte, et vous voudriez que je vous mette sur écoute ? Vous avez des indices ?
- Deux types dans une camionnette blanche à cent mètres de chez moi. Eaux et Forêts, qu’ils ont dit.
- Kara, les Eaux et Forêts ça…
- Ça n’existe plus, oui, je sais, c’est bien pour ça. Vous pouvez m’envoyer une équipe pour nettoyer ça ?
- Ils seront chez vous en fin de journée. Est-ce que vous pourrez la fermer jusque-là ? Vous avez appris quelque chose de Fouad Maalouf ?
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- Je vais devoir en référer.
- Alors référez aussi que j’ai de quoi faire capoter discrètement un dossier français en concurrence avec le numéro 2 de la défense américaine.
Ils roulent quelques instants en silence.
- Déposez-moi à la prochaine station de taxis, finit par commander Maalouf.
Avant de refermer la portière, il se penche une dernière fois vers son interlocuteur.
- Je suis en colère, monsieur CIA, dites-leur bien. Pas contre l’agence ou les États-Unis, mais très en colère quand même. Et il n’y a rien de plus imprévisible qu’un Libanais en colère.
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La vedette rapide rejoint les lieux du drame. Bixente a réussi à repêcher le corps de son fils. Les gendarmes le retrouvent prostré au fond du zodiac. Il berce son enfant mort, d’un geste mécanique, les yeux hagards. Il refuse de lâcher le garçon, ne serait-ce que pour le transborder sur la vedette. Il s’y accroche. Il s’y cramponne. S’y retient. Il n’y croit pas encore. Il est juste sidéré. Les gendarmes le connaissent tous. Ils ont bu et mangé dans son petit restaurant, y ont chanté et dansé, fêté des mariages et des promotions. Ils n’osent pas le forcer. Ils se résolvent à prendre le zodiac en remorque jusqu’au port, avec Bixente et l’enfant, et un gendarme à bord.
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Ils en ont fait, des bêtises, dans les bois et la garrigue tout autour. Ils chassaient les vipères pour faire peur aux filles. Plus tard, ils les embrassaient. Les filles, pas les vipères. Même si aujourd'hui Dany pense que c'est un peu la même chose.
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… vous n’êtes pas vraiment en position de faire le maroilles.
- Le mariole, corrige Kara, l’expression c’est faire le mariole, pas le maroilles. Le maroilles c’est un fromage qui sent le cul de la vache commandé par l’évêque de Cambrai en 960 et qui …
- Et « ferme ta gueule », je crois que c’est français aussi, non ?
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