Tu sais, la mer, c'est un monde, un monde infini, un monde de liberté... Un monde avec de vrais gens, un monde de marins, bien loin du monde des terriens, un monde qui a ses règles, ses propres codes. "Un monde, comme dit Eric Tabarly, qui ne convient pas aux imposteurs." Un monde où le rêve trouve ses derniers refuges, un monde où le respect est un mot qui veut dire quelque chose...
Il n'y a qu'un Tabarly par siècle et encore! C'est "l'idole des houles".
Depuis toute petite je suis bercée par les récits de mer. Tu sais, grâce à mon père éditeur, j'ai vu défiler à la maison tout un tas d'aventuriers...
A l'époque, partir en mer signifiait vraiment l'isolement et la solitude.
On me fait souvent des éloges sur mon courage ! Je me sens mal à l'aise et je réponds très souvent que les femmes qui acceptent d'aller toute leur vie à l'usine ou même d'aller dans un bureau sont bien plus courageuses que moi. Mais je ne pourrai jamais me résoudre à une vie pareille. J'aime trop ma liberté !
Tu sais, la mer, c'est un monde, un monde infini, un monde de liberté...
La mer appartient à ces plaisirs voluptueux dont on ne peut plus se passer une fois qu'on les a goûtés.
La mer, c'est comme ça! Elle accumule les malveillances, les mauvais hasards, les coïncidences mortelles, et lorsque tout semble perdu, elle détourne sa fureur et peut faire une fleur à ceux contre qui elle s'est acharnée.
Dans cette nuit d'épouvante, il m'arriva d'aborder des grands thèmes comme les hommes, la vie ou Dieu. Je me demandais même si Dieu existait?
Quand on veut gagner, on arrive à tout, même à perdre!
J'ai navigué sur tous les océans du monde, sur cette planète qui compte plus de soixante-dix pour cent d'eau... L'immensité des océans n'est partagée par aucune frontière indiscutable. Elle ne connaît qu'une seule race : celle des marins... De quelque pays ou nationalité que l'on soit, c'est un monde qui ne connait pas le mot "racisme"... La seule loi des gens de mer, c'est la solidarité.