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Critique de Saiwhisper


Cet ouvrage me faisait de l'oeil depuis longtemps, car il touche à l'univers des morts-vivants. Or, j'aime beaucoup les récits où il est question de virus, de survie, de monde post-apocalyptique et d'Horreur… C'est finalement suite à l'avis de Les Fantasy d'Amanda que j'ai décidé de m'y mettre. Comme elle, j'ai passé un très bon moment même si, je le concède, tout ne m'a pas plu.

Camille Brissot a su proposer un univers classique et intéressant dans une ambiance « fin du monde ». En effet, un terrible virus d'origine végétale a détruit une grande partie de l'humanité. On n'est pas sur la découverte et le développement de cette menace, mais plutôt sur l'Après. Les protagonistes sont des adolescents qui ont toujours connu la mort, les limbes (zombies), le manque de variété de nourriture, les expéditions ainsi que la culture du Souvenir (les trésors d'antan comme les livres). le Mont Survie est l'un des rares endroits où les humains ont trouvé refuge. Ces derniers sont répartis selon des classes sociales et travaillent quotidiennement au bien-être de la société. Comme souvent, les privilégiés se tiennent éloignés du danger, tandis que les plus défavorisés vivent dans les bas-fonds, ont les travaux les plus éreintants et n'ont pas une grande importance aux yeux de l'élite… Découvrir le fonctionnement des lieux a été très intéressant. Même si j'aurais souhaité voir le développement de certains éléments, une bonne base a été posée par l'auteure. Cette dernière prend d'ailleurs le temps d'établir son décor : il faudra attendre cent pages avant qu'Otolan, alias « Oto », découvre le monde extérieur. Pour ma part, cette mise en place ne m'a pas paru longue. C'était nécessaire et j'en aurais peut-être même demandé davantage ! Cependant, j'ai lu dans quelques critiques que des lecteurs avaient trouvé le début trop long. C'est donc une question de goût.

Une fois dehors, le rythme est effectivement bien différent ! Tout peut conduire à l'irréparable : animaux dangereux (Au passage, ils ont quand même de la chance de ne pas avoir rencontré de moustiques, parce que le problème aurait été le même qu'avec les bêtes qu'ils vont croiser !), nature hostile, bannis prêts à tout pour voler de l'équipement et, surtout, les limbes. Qu'on se le dise : Camille Brissot ne réinvente pas le genre Z. On est toujours sur des humains qui meurent, puis laissent place à une créature dangereuse et amatrice de chair humaine. Ces monstres traînent en meute, traquent leurs proies sans se fatiguer, se tuent souvent d'un tir dans la tête et propagent l'infection par morsure, griffure ou contact avec le sang. On ne les appelle pas zombies, mais c'est exactement la même chose. Cela dit, l'utilisation de ces limbes a été simple et efficace. L'auteure a brillamment construit son récit autour de ces revenants sans pour autant n'utiliser qu'eux. Pour de la littérature ado/young adult, j'ai trouvé le dosage parfait ! Grâce à tous ces dangers, la tension est omniprésente et donne envie au lecteur de tourner les pages avec empressement. On regrettera quelques rebondissements assez vite expédiés, mais comme on n'a jamais le temps de souffler, cela n'a que peu d'importance. Or, l'action est présente jusqu'au dernier chapitre. Autant dire que l'on a envie de lire le roman d'une traite sans s'arrêter !

En plus de son rythme et de son univers efficaces, l'auteure a su proposer des personnages attachants et humains. Pourtant, au départ, j'ai serré les dents : je les trouvais terriblement clichés ! On a la fille forte mais avec une infirmité qu'elle tente de surpasser, le héros amoureux transi qui a énormément de chances pour quelqu'un qui ne s'est jamais entraîné, le grand rival qui déteste le héros et qui convoite la même fille, les compagnons qui vont aider le héros et les méchants monstres. Néanmoins, au fil des pages, ces individus stéréotypés ont gagné en profondeur. Rostre, l'ennemi juré d'Oto, s'est révélé plus complexe et plus humain que je ne le pensais. Oto s'est également développé au fil des pages. Héros malgré lui, il va apprendre où est sa place. C'était d'ailleurs une bonne idée de mettre des chapitres dédiés à ses souvenirs (le jeune homme est amnésique, suite à la mort de ses parents, le stress post-apocalyptique a effacé le drame de sa mémoire). J'ai finalement bien accroché au tempérament de ce narrateur. Il en va de même pour la jolie Naha qui va se montrer courageuse, puissante, vive, talentueuse, sûre d'elle et explosive lorsque quelque chose ne lui plaît pas. J'ai aimé le lien qui les unissait ainsi que le fait que Naha et Oto entretiennent déjà une relation. On n'est pas sur les premiers émois ou une relation qui s'installe progressivement. Leurs liens sont déjà très forts et cette aventure va encore plus les rapprocher !

À l'heure où les ouvrages jeunesse sont plutôt aux séries, j'ai été satisfaite de découvrir ce one-shot efficace et addictif ! L'auteure est allée à l'essentiel tout en proposant une ambiance aussi immersive que haletante. « Ceux des limbes » trouvera certainement son public, notamment auprès des jeunes adeptes des mondes post-apocalyptiques. Une bonne découverte !
Lien : https://lespagesquitournent...
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