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Critique de Haulle


C'est le second ouvrage de Gérald Bronner que je lis, après Déchéance de la rationalité, et à nouveau, son essai étaye bien les enjeux, qu'il décrit et argumente pour alerter sur les enjeux et les risques d'un marché cognitifs dérégulé.
Par apocalypse, il faut entendre le sens étymologique comme l'auteur vous l'expliqueras en cours de lecture et non le sens biblique.
Les mécanismes cérébraux qui sont exploités par les outils numériques d'aujourd'hui accaparent notre attention à un point tel que l'auteur estime qu'un formidable gâchis attentionnel est à l'oeuvre et que des "armées de génies méconnus" ne seront jamais découverts, tant l'attention captée par les réseaux sociaux et autres outils numériques ou applications phagocytent notre attention.
Les crises que nous vivons, telles que la crise environnementale ou sanitaire ne peuvent être pleinement appréhendées et dépassées collectivement, aspirés par ces freins et biais cognitifs dont nous sommes les victimes.
Il en va d'un enjeu civilisationnel et de pouvoir dépasser ce plafond qu'aucune autre civilisation déchue n'avait pu dépasser par le passée.
Et seul ce dépassement là, nous permettra d'un jour espérer élargir notre horizon aux autres mondes extrasolaires.
Une très belle réflexion où la rationalité prime sur les croyances, ce qui est fort utile en ces temps de pseudos-vérités dont beaucoup s'arroge le sentiment d'avoir compris ce que les autres n'ont soi-disant pas compris. Mais quand on appréhende que désormais 90 % de l'information disponible dans ce monde date de moins de deux ans... On perçoit bien le manque de recul et la tyrannie de l'instantanéité qui est à l'oeuvre.
Je recommande cette lecture qui ne peut que faire du bien pour préserver un peu de rationalité et de hauteur de vue distanciée dans les débats actuels qui n'en sont le plus souvent pas.
Il me revient à l'esprit en fermant ce livre un extrait de Terre des hommes d'Antoine de Saint-Exupéry : "Ce qui me tourmente, ce n'est point cette misère, dans laquelle, après tout on s'installe aussi bien que dans la paresse . Des générations d'Orientaux vivent dans la crasse et s'y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux ni ces bosses, ni cette laideur. C'est un peu, dans chacun des hommes, Mozart assassiné. " Entrait qui tendrait à montrer que les racines de ce que l'auteur dénonce, existaient déjà bien avant l'avènement du numérique.
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