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Citations sur Silence de mort (16)

Il s'en voulut d'être incapable de se décider à lui dire qu'il était gay. En quoi l'opinion de Nicole lui importait-elle? En quoi ses voisins étaient-ils concernés par son orientation sexuelle ? Il était conditionné par des années de silence à son travail. Et en famille.
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Victor Duchesne venait de se réveiller et il regardait ses mains ; elles auraient dû être douloureuses mais il ne souffrait pas. Il ne savait pas si c’était l’effet de l’adrénaline ou parce qu’il avait fumé du bon stock après avoir donné une petite leçon à Fabien Marchand. Ou s’il avait rêvé. Non, il ne rêvait pas, il ne se souvenait pas de chaque seconde, tout s’était passé trop vite, mais il se rappelait parfaitement le son sourd de ses poings quand il frappait Marchand, ses cris, puis ses gémissements. Il avait savouré chaque instant, répétant à Marchand qu’il n’était qu’un trou du cul, que personne n’avait le droit de jouer dans ses plates-bandes. Si Frank Potvin n’était pas intervenu quand Marchand avait perdu conscience, il serait encore à le battre, tellement il avait aimé la sensation de puissance qu’il avait ressentie. À cause du bruit des os fracturés. Duchesne avait eu l’impression qu’il n’avait jamais entendu aussi distinctement ce son particulier.

Frank Potvin l’avait arraché à Marchand, l’avait entraîné, poussé vers sa moto avant de faire démarrer la sienne. Il ne servait plus à rien de traîner dans le coin. Ils devaient rouler, rentrer chez eux.

Victor Duchesne agita ses mains, les pliant, les dépliant ; est-ce qu’elles enflaient ? Il regarda autour de lui. Où était-il ? Sûrement pas dans sa chambre à Stoneham. Il y avait une fenêtre dans sa chambre, une belle grande fenêtre qui donnait sur une cour immense. Il n’y avait pas de fenêtre là où il se trouvait. Il n’était pas couché non plus sur son lit. Où était-il ? Il sentit la bile remonter dans sa gorge alors qu’il prenait conscience de l’odeur d’urine de la cellule. Il était en cellule. Que faisait-il là ? Il n’y avait personne sur les berges de la Saint-Charles quand il avait battu Marchand. Ça, il s’en souvenait. Frank le couvrait. Où était Frank ? Que s’était-il passé ? Il tituba jusqu’à la porte, tambourina pour qu’on lui ouvre. Il voulait rentrer chez lui. Tout de suite.

Il y retourna dix heures plus tard. Entre-temps, il avait appris qu’on l’avait arrêté pour excès de vitesse sur le boulevard des Chutes, que son comportement avait paru suspect, erratique aux patrouilleurs qui l’avaient appréhendé et qui avaient trouvé deux joints dans les poches de son blouson de cuir. C’était René Lalonde, l’avocat de son père, qui le lui avait dit en venant le chercher. Il lui avait aussi dit que Louis Fournier était vraiment furieux d’avoir dû solliciter ses services. Et maintenant, après avoir tant souhaité rentrer à la maison, Victor redoutait la colère de Louis Fournier. Il ne pourrait pas lui expliquer pourquoi il roulait si vite sur le boulevard des Chutes, il n’en savait rien. Tout ce qu’il savait, c’est que son père l’engueulerait, hurlerait que s’il se plantait avec sa moto, il ne lui en achèterait certainement pas une autre. Ça ne lui avait pas suffi de bousiller une Harley, l’année précédente ? Sa mère s’en mêlerait, gémirait qu’il finirait par se tuer. Tout le monde crierait, alors que Victor n’aspirait qu’à une chose, fumer un joint pour se détendre et oublier cette nuit en cellule. Il regrettait de ne pas pouvoir révéler à son père qu’il avait corrigé Fabien Marchand. Il aurait dû être fier de lui, fier qu’ils se ressemblent, et le féliciter de ne pas s’être laissé marcher sur les pieds, mais Louis Fournier le frapperait s’il apprenait qu’il dealait. Il le frapperait en hurlant qu’il lui donnait assez d’argent pour qu’il n’ait pas besoin de se livrer à ce trafic imbécile. Pourquoi ne s’apercevait-il pas qu’il avait vieilli, qu’il n’était plus un gamin à qui on peut tout interdire ? Il ne saisissait pas encore que Victor pouvait être un fameux bras droit.

Repenser aux cris, aux supplications de Fabien Marchand, à l’image de son ennemi recroquevillé pour échapper à ses coups rasséréna Victor. Quand on saurait ce qui lui était arrivé, plus personne n’oserait empiéter sur le territoire de Vic Duchesne. Seul son père s’entêterait à ne pas comprendre qu’il veuille gagner de l’argent. Au lieu de ça, Fournier le forçait à étudier, il voulait qu’il se rende aux HEC. Alors que lui-même n’avait pas fini son cinquième secondaire.
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On ne peut pas faire cavalier seul quand on trempe dans un trafic.
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La beauté n’est pas tout dans la vie.
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On tue pour obtenir quelque chose qu’on ne peut avoir autrement, par jalousie, par passion ou pour faire taire un témoin.
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On ne corrompt pas des policiers avec un verre d’alcool.
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Ce qui ne changeait pas grand-chose, il avait toujours été très ponctuel ; on ne peut pas inculquer des principes à des jeunes si on ne leur montre pas l’exemple. I
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L’argent n’achète pas tout.
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On méprisait la vie de toutes ces personnes qui habitaient à proximité des pistes, qui s’étaient naïvement installées à la campagne pour jouir de sa quiétude. Ce n’était pasmieux en ville où l’on se foutait du bruit occasionné par la circulation ou les équipements mécaniques. On oubliait que plusieurs accidents sont causés par le bruit. On oubliait le danger en s’abrutissant au son de la musique assourdissante dans les discothèques. Tant pis pour l’avenir.
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Ce qui est encore mieux que le drapeau turc, c’est la Turquie elle-même avait répondu Vivien. Le grand bazar d’Istanbul, Topkapi, le palais du sultan, les citernes… Et la langue turque est très jolie, on dirait que les gens
roucoulent. Comme des pigeons. Il y en a d’ailleurs partout, là-bas.
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