On tue les gens pour les mêmes motifs depuis deux mille ans: la passion, l’envie, la jalousie, la peur d’être dénoncé ou l’appât du gain. L’argent mène le monde…
Le temps est une notion étrange, élastique, à la limite de l’absurde.
Elle sait qui elle est, où elle est, mais elle ne se souvient pas de tout. Ce n’est pas inhabituel après un tel choc ou un accident. Les gens se rappellent ce qui s’est passé avant l’événement mais pas l’événement lui-même.
Utiliser les souvenirs de son adolescence ruinée pour ses chansons tout en restant juste à la bonne distance de sa douleur. Elle ne la quitterait jamais, Rebecca avait fait le deuil de nuits sans cauchemar. Elle n’oublierait rien. Mais cette ombre qui pesait sur son âme, elle pouvait l’utiliser. Comme du compost pour sa musique, pour ses textes. Compost, composer. Le compost était le résultat de la pourriture. Ses chansons seraient bien nourries, elles ne manqueraient jamais de rien.
Rebecca était une résiliente. Forte, très forte. Passionnée. Mais l’art ne pouvait pas suffire à la sauver des spectres de son passé. Qui revenaient maintenant la hanter de manière trop tangible.
C’était une chose de mettre le feu, c’en était une autre de tuer quelqu’un. Ce n’est sûrement pas aussi aisé que dans les films policiers.
Elle avait soigneusement évité de regarder son père. Elle ne voulait pas le trahir. Si c’était lui. Mais ce n’était peut-être pas lui? Connaissait-elle si bien son père, au fond? Elle pouvait se tromper. Tout le monde se trompe sur tout le monde.
Le chantage est un acte criminel. Tout comme faire des photos pornographiques de mineures.
Les dommages, c’est quand un innocent reçoit une balle qui ne lui était pas destinée.
Il fallait que le meurtrier soit vraiment décidé. Ce n’est pas si facile de tuer quelqu’un.