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Critique de ecceom


Un auteur lessivé

On pouvait trouver ce livre jadis, aux éditions NEO dont il faut souligner la remarquable cohérence éditoriale qui tissait un lien entre les différents romans d'Howard Fast ("L'Ange déchu"), J.T ; Rogers ("La Sinistre Main Droite") ou Franklin Bardin ("La Mort en Gros Sabots") et celui-ci.
Si on les lit dans la foulée, le constat est frappant : on retrouve chez chacun ce mélange d'étrangeté, d'angoisse et de suspense qui créent une atmosphère assez unique, dans une Amérique des années 40/50, avec des héros au bord de la perte de repères au sein d'un environnement qui s'obstine pourtant à rester banal, des personnages de naïfs hitchcockiens dans le monde de Mad Men décalés.

L'histoire de « Tuer pour passer le temps » se déroule à New-York où quelqu'un commet une série de crimes farfelus apparemment sans mobiles.
Ils ont pourtant une résonance particulière pour John Tracy.

Ce dernier, écrit des scénarios pour un soap radiophonique à succès ("Les Millions de Millie"). Il a aussi entrepris de développer une idée basée sur des meurtres improbables. Or, il semble que quelqu'un s'inspire de ces projets, pour les concrétiser.
John Tracy fait donc figure de suspect idéal.

Ce roman bien construit et très drôle, se lit avec beaucoup de plaisir tant Brown s'amuse avec son personnage d'écrivain raté et alcoolique (où il doit se retrouver un peu), se montrant sans pitié pour ces mélodrames sponsorisés : « ...les gens qui financent les programmes pour des raisons publicitaires ont coulé leur béton dans une couche de la population qui n'avait auparavant jamais lu ni écouté -et cela parce jamais on n'avait rien diffusé d'assez infect pour lui plaire ».
On pourrait ressortir cette phrase telle quelle encore aujourd'hui .

Les donneurs de leçons rétrospectives ne manqueront pas de tiquer devant certaines scènes, Tracy étant assez attiré par les blondes à forte poitrine et se risquant à des tentatives -maladroites- de ce qui passerait aujourd'hui pour du harcèlement. Il aggrave son cas avec des remarques sur l'utilisation éventuelle de son physique par une jeune femme, en vue d'obtenir une promotion.
Autres temps...

La traduction est très stylée, et s'autorise même quelques trouvailles étonnantes : « Un Tchèque qui ne voulait pas se barrer » ou encore, à propos d'un dénommé Doua : « Et je parie que ton petit Doua t'a tout dit ».
Chapeau !
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