Une dernière fois doit être parfaite, inoubliable, éternelle. Et comme c’est impossible, je la joue, rejoue et re-rejoue. Je crois que ça s’appelle faire durer le plaisir.
Je ne les compte plus mes dernières fois. Elles commencent toujours de la même façon : par la certitude que cette fois-ci est la bonne, j’en fais le serment, le jure sur la tête d’un enfant, y crois dur comme fer, crache par terre. Du coup, il faut des quantités suffisantes et les alcools, mes préférés, pour tatouer leur goût comme Proust avec sa madeleine. Un grand vin, des bières, du rhum, du champagne. Puisque c’est la dernière, je n’ai aucun scrupule.