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Ces sept nouvelles mettent en scène des personnages du quotidien, des contemporains , qui ont pour point commun d'être abimés par la vie qu'on leur impose. Difficultés financières liées à des emplois précaires, que la moindre maladie fait sombrer, ou au déséquilibre d'une famille qui se disloque, régression sociale avec la menace de la rue, toutes ces impasses les conduisent à une révolte qui peut se traduire par une occupation de ronds-points, à l'adhésion à un syndicat ou à des choix politiques qui les bercent de nouvelles illusions en pointant du doigt les supposés responsables encore plus miséreux qu'eux.

On y rencontre aussi des femmes épuisées par leur vies multiples, par démission ou du fait du métier du conjoint toujours absent.

Le leitmotiv de ces nouvelles est le désabusement, la perte de l'espoir.

Dans un siècle, le recueil pourrait être un témoin fidèle de ce qu'était la vie des français, ceux qui font marcher les affaires d'une économie qui ne les fait pas bénéficier de son profit. Un témoignage social riche d'authenticité.

196 pages Albin Michel 30 Août 2023

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Comme quoi une bonne intention ne donne pas forcément un bon livre.
Ces nouvelles ont pour ambition de donner la parole aux précaires, aux ouvriers, à ceux qui vivotent de leur travail, qui ont du mal à finir le mois et à toutes les victimes de la mondialisation.
La nouvelle, c'est déjà un style littéraire que j'apprécie peu ; j'ai besoin de suivre les personnages, de m'attacher, d'aller au fond des choses et les histoires racontées ici auraient eu besoin d'être développées pour toucher la lectrice que je suis.
L'écriture est simple fluide mais la brièveté de ces pans de vie est trop caricaturale pour moi et m'a empêchée d'entrer en empathie avec les protagonistes.
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Grand reporter, Frédéric Brunnquell réalise des reportages dans lesquels il s'attache à donner la parole aux oubliés de notre société de consommation. de ces rencontres sont nées ces histoires de braves gens confrontés à la violence d'une situation professionnelle qui, en leur échappant, les plonge dans un univers sordide. Et quand les Gilets Jaunes symbolisent leur seul espoir de changement, la désillusion est tapie au bord du rond-point. Sylvie voit péricliter sa petite boutique de presse ; Soazic, la femme du pêcheur en mer fait un déni de grossesse ; Marc, serveur dans une brasserie lilloise veut encore croire en sa bonne étoile ; Sidonie peine à vivre de son métier de costumière tant les compagnies de théâtre sont exsangues et quand elle trouve un moyen de s'en sortir, elle se heurte aux dures réalités de la loi ; A Béziers, Florian cède aux sirènes du RN mais ignore tout d'un secret de famille ; Antoine n'en peux plus de subir les humiliations de sa hiérarchie : Tous font partie de cette communauté silencieuse qui souffre sans espoir de voir leur vie s'améliorer et Frédéric Brunnquell a su les écouter.
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Encore un ouvrage qui m'a échappé lors de sa sortie à la rentrée 2023. L'oubli est réparé et je ne le regrette pas. Ce n'est pas un roman, mais plutôt un recueil de témoignages révélés par l'auteur, Frédéric Brunnquell, au titre explicite "Le bûcher des illusions".

Il l'explique dans le prologue "J'ai vécu des mois avec ces personnes…J'ai écrit leur histoire pour ne pas les quitter…J'ai écrit leurs histoires en bousculant le réel avec délicatesse pour ne jamais trahir leurs convictions." Et de la délicatesse, dans ces petits récits, il y en a. L'écriture est simple mais belle, les personnages sont décrits avec une infinie douceur et leurs vies, leurs combats, leurs désillusions, toujours traités avec un grand respect.
Rien n'est gai dans ces histoires, tout ce qui est raconté est plutôt dilué dans un camaïeu de gris qui souligne la précarité, les difficultés au travail, les pressions de la hiérarchie, voire les pratiques peu orthodoxes destinées à surveiller les employés, les chronométrer, les fouiller, les humilier. Tout est regrets, désirs d'autres chose, d'un nouveau départ. L'auteur a su écouter avec bienveillance ces hommes et ces femmes, tristes, épuisés, croulant, pour certains sous les dettes, avides de changement, d'un monde meilleur.

A travers Sylvie, la marchande de journaux dont les clients se font de plus en plus rares, les Gilets jaunes sur le rond-point, Soazig, femme de marin, et son déni de grossesse, Marc serveur et sa femme Perrine qui travaille pour une marque de robes de mariée en CDD, Sidonie, costumière pour le théâtre, qui n'en vit plus et, se trouve prise dans les filets de l'illégalité pour avoir usé de stratagèmes, Florian et les sirènes du Rassemblement National et Antoine, celles de la CGT, l'auteur nous dresse le portrait d'une société sans espoir et c'est très émouvant.

Un ouvrage plein de désespoir et en même temps de désir de s'en sortir. Frédéric Brunnquell fait preuve d'un immense talent pour nous raconter ces vies cabossées.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Fréderic Brunnquell était grand reporter, il est désormais réalisateur de documentaires. Il est déjà l'auteur d'un récit de voyage publié chez Grasset Hommes des tempêtes, il se consacre ici, dans ce titre publié par Albin Michel, à la vie de personnes ou de familles, oubliées par la société, du travail, de la consommation. Pourtant, de vraies personnalités, qui tiennent les deux bouts avec une volonté qui force le respect. Comme il le dit : « Des gens de la petite classe moyenne devenus les personnages semi-imaginaires d'un livre« , là où la fiction finit de compléter les observations et souvenirs de Frédéric Brunnquell.

Ce recueil se compose de huit histoires, huit récits de vie-s d'individus différents, qui ne se connaissent pas, qui n'ont rien en commun si ce n'est une vie de contraintes, de labeurs, de solitude, de difficultés financières, écrasés par le rouleau compresseur d'une économie vacillante, d'un gouvernement aveugle aux difficultés des plus pauvres, de ceux qui ne vivent que de presque rien. le naufrage des cuirassés présente Sylvie, vendeuse de presse, qui arrive à peine à se faire 500 € par mois et qui persiste à tenir boutique. le deuxième récit est éponyme, le bûcher des illusions, Francine et Lydie amies engagées dans le mouvement des gilets jaunes. Ensuite Magda, fille de chagrin, présente Magda, femme de marin, mère de deux grandes filles, qui attend son homme. Nous étions libres présente Marc qui s'évertue à trouver un job dans ses compétences pour quitter sa place de serveur. La jurisprudence des meringues montre Sidonie qui n'arrive plus à vivre de son travail de costumière et s'est réorientée dans le massage, bien malgré elle, cette mère de famille de trois ans, qui essaie de s'en sortir avec talent et débrouillardise. Matoub présente un couple dont l'homme, Seb, cède aux sirènes du populisme alors que sa femme se découvre des origines marocaines. CGT OK s'épanche sur Marion, coiffeuse à domicile, épouse de Antoine, cadre dans une enseigne de hard-discount, éreinté par les procédures humiliantes mises en place pour diriger les employés.

Un petit cercle de personnes avec des rêves pleins la tête, des personnes lambda, de classe moyenne, qui se mettent en quatre pour s'en sortir, et qui n'arrivent que très difficilement à boucler leurs fins de mois. Il y a ces couples où les hommes doivent partir loin pour assurer un revenu minimum au foyer, la femme est seule pour s'occuper ce qu'il reste justement du foyer, des femmes qui ont des idéaux, assurer une mission de service public, un combat des gilets jaunes, ou un des hommes qui essaient de reprendre confiance. Des femmes et des hommes qui recherchent toutes les solutions possibles pour sortir la tête de l'eau, ce n'est pas faute de volonté, de travail et de détermination. Des personnes essentielles à la bonne marche de la société, marin, serveur, commerçante, infirmière, maraîcher, cadre, qui pourtant étouffent sous la lourdeur d'un système qui ne donne à ces travailleuses et travailleurs qu'un salaire minimum en contrepartie d'une charge de travail et une pression toujours plus lourdes.

J'ai beaucoup aimé l'oeil du journaliste, la plume de l'écrivain, le respect de l'homme pour la vie des personnes qu'il décrit : il met le doigt exactement là où cela fait mal, dans un monde où l'on accuse les gens de ne pas travailler, et de manquer d'effort alors qu'ils se donnent corps et âme, qu'ils se montrent courageux, volontaires et inventifs, assez résilients pour surmonter les difficultés qui se dressent devant eux. Frédéric Brunnquell parle de toutes ces Françaises et Français avec tendresse, toujours avec un grand respect pour souligner la dignité qui est la leur et dont ils ne se départissent jamais, et avec précision. Car il y a toujours le détail, ces anecdotes, qui donnent vie à ces hommes et femmes, et n'en font pas seulement des personnages de papier caricaturaux.

Le titre choisi pour ce recueil est de circonstance : le constat est violent. L'oeil extérieur de l'auteur montre, sans jamais le dire, les illusions perdues de ces travailleuses et travailleurs, leur compagne et compagnon respectif, dont l'investissement personnel, professionnel et social ne sera jamais à la hauteur du résultat qui en découle. le deuxième récit, celui qui met en scène un rassemblement de gilets jaunes, est particulièrement révélateur : de notre distance de lecteur, la tête farcie de l'actualité économique qui est la nôtre, on ressent l'inanité de l'action des deux femmes, d'une croyance trop forte en des idéaux illusoires et qui, comme on a pu le constater, s'avéreront vains. La violence de ces existences est incarnée par cet incendie volontaire qui clôt le deuxième récit, un feu destructeur symbole de la perte des illusions. Il y a le récit qui évoque également le populisme qui va croissant avec les difficultés financières que connaissent les Français, Matoub, évoquant avec ironie cette croyance en une supériorité nationale.

Encore un titre qui a fait les frais de la forte production des rentrées littéraires, pourtant, c'est une folie façon d'attirer l'attention sur un état de fait qui n'intéresse plus personne là-haut, au gouvernement, dont les sous-fifres sont toujours là pour nous marteler la valeur travail, alors même qu'une grande partie des Français aujourd'hui n'a plus les moyens de se payer un chou-fleur à 5 € (prix constaté par moi-même au supermarché le plus proche). Ces textes rendent un très bel hommage à toutes ces vies qui apportent à la société plus qu'elles ne reçoivent, contrairement à notre élite décomplexée, qui ne se refuse jamais le bon homard que le contribuable finance à ses dépens. Enfin, j'aimerais citer Frédéric Brunnquell et cette jolie phrase qu'il a eue dans son introduction : » Je ne crois pas au banal de la vie, il n'est qu'un voile opaque derrière lequel se nichent des trésors de narration« .
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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« J'ai vécu des mois avec ces personnes. J'ai essayé de les comprendre. Toutes m'ont ému. Je me suis pris à extrapoler leurs vies pour leur accorder le droit au romanesque. Il était une fois… »

Cette phrase de Frédéric Brunnquell, auteur-réalisateur de commentaires, laisse augurer les rencontres avec des personnes que chacun d'entre nous a pu ou pourrait être, ou que chacun a été amené à côtoyer. Des femmes et des hommes qui n'ont pu ou su maîtriser des situations qui les ont propulsées dans une situation d'inconfort, de mal-être ou d'exclusion.

Ces histoires sont toutes émouvantes et la plupart se confrontent à des faits sociétaux : l'implication active dans le mouvement des gilets jaunes, Sylvie accrochée à son kiosque de journaux que les passants, même les plus anciens délaissent, Marc qui « revit les saynètes de sa vie d'avant », avant qu'il ne soit serveur, il tenait « le Pacific », un bel établissement de la banlieue de Lille, comme s'il en était le propriétaire. Jusqu'au jour où ce dernier change sa stratégie de gestion en faisant de Marc un chômeur. Il y a Sidonie suiveuse des troupes de comédiens qui vont faire leur festival à Avignon, espérant qu'entre les massages qu'elle dispense et son rôle de costumière, ses gains dissimulés sous le matelas lui permettront de vivre avec sa fille toute l'année. Puis il y a celui qui est convaincu que son engagement aux côtés d'un parti extrémiste aidera au redressement de la France, celui qui ne peut accepter les lointaines origines de son enfant à naître... Enfin, un large panel des problèmes de notre société : pauvreté, chômage, racisme, intolérance, évolution et changement des modèles sociaux, associés parfois à leurs décisions légères ou contestataires, forment un bûcher sur lequel s'enflammeront leurs illusions.
Malgré la liberté prise par l'auteur pour faire évoluer chaque histoire, rien ne paraît invraisemblable. Pour autant, leur brièveté m'a laissé un sentiment d'inachevé.
Cet opus ne m'a pas laissée insensible mais il ne m'a pas non plus bouleversée. Est-ce le style journalistique associé à l'histoire romanesque ? Est-ce mon attente d'un plus long développement pour chaque histoire ou alors, aurais-je préféré que chaque cause de désillusion soit réunie pour écrire un seul roman ou chronique sociale ?
Je remercie la Fondation Orange et Lecteurs. Com pour ce cadeau surprise que j'ai eu plaisir à découvrir.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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Frédéric Brunnquell nous parle dans le livre « Le bûcher des illusions » composé de sept nouvelles, du quotidien de sept personnages « semi imaginaires », écrits à partir de témoignages réels recueillis lors de rencontres. le point commun entre tous (et le plus souvent toutes), quelle que soit leur statut, femme de marin , vendeuse de journaux, infirmière, costumière, aide-soignante ou gérant de supermarché, est la difficulté de leurs vies, le plus souvent sur le fil, rongées par la crainte de ne pas s'en sortir, de perdre le peu qu'ils ont et de finir marginalisés. Il travaillent, bricolent, traficotent, galèrent… essaient de s'en sortir dignement, mais ils sont souvent dépassés, déjà désabusés et en veulent au monde tel qu'il va, où l'on n'achète plus de journaux, où le travail est rare, les salaires bas, les ouvriers disparus et les usines fermées, le RN en embuscade… Certains récits sont émouvants, authentiques, mais d'autres plus naïfs (caricaturaux ?) et rapides ce qui empêche de vraiment s'attacher à ces héros cabossés.
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Huit nouvelles, huit regards portés sur ces déclassés de la société, ces miséreux, ces incertains. On s'attache à certains portraits plus qu'à d'autres, c'est le charme de la nouvelle.
En tout cas, l'auteur a le mérite de mettre en lumière des personnages du quotidien qui jonglent avec des fins de mois difficiles, cherchent malgré leur précarité un sens à leur existence. J'ai bien aimé lire ces destins croisés, ces histoires simples. A travers ces nouvelles, on s'intéresse à la classe moyenne, à la majorité silencieuse, à ses failles et ses espoirs.
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Ils s'appellent Soazic, Marc ou encore Sylvie, ce sont des anonymes et pourtant le temps d'une nouvelle leur histoire va se jouer sous nos yeux mais ce n'est pas leur histoire c'est celle de milliers de français qui tentent d'accéder le niveau supérieur de l'échelle sociale. S'ils la touchent du doigt c'est pour mieux en redescendre car l'époque dans laquelle ils évoluent ne leur fait aucun cadeau.
"Le bûcher des illusions" c'est donc un recueil de nouvelles cruellement réalistes qui choisit de ne pas romancer la réalité
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« Le bûcher des illusions » de Frédéric Brunnquell est le récit de sept petites gens, confrontés aux difficultés de la vie.

« J'ai vécu des mois avec ces personnes.
J'ai essayé de les comprendre.
Toutes m'ont ému. Je me suis pris à extrapoler leurs vies pour leur accorder le droit au romanesque.
Il était une fois… »
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