J'ai découvert la plume de
David Bry avec ce roman. Pas déçue du tout, bien au contraire.
J'ai beaucoup apprécié l'histoire, vécue par Stig, le cadet Feyren mal aimé de son père. Je l'ai trouvé attachant, j'ai bien aimé sa rêverie, sa gaucherie, et sa philosophie de la vie. le voilà embarqué pour un moment festif, qu'il attendait tant, et qui ne l'est finalement pas du tout. Autour de lui, les morts pleuvent, et tout ce qui fait son monde est menacé.
Le texte est d'une très grande qualité. Ce huis clos étouffant est extrêmement bien travaillé, tant les lieux et l'espace restreints que la structure du texte, tout en répétitions/anaphores/refrains. La tension débute dès le début, et se ralentit, ne diminue jamais; c'est une longue pente douce vers un point d'orgue magistral. Ca donne un peu le vertige…
L'ambiance est habilement rendue par plusieurs jeux de couleurs (clair/obscur, visible/caché, aplats/détails…), et jeux de textures. J'ai aussi aimé la musicalité du roman, avec ses airs d'épopée, ses phrasés mélodiques et les échos qui se retrouvent tout au long des pages.
Enfin, j'ai beaucoup aimé le levier de l'intrigue, ce sac de nœuds, de fils intriqués; il m'aurait plu de grimper cette montagne pour voir de mes yeux à quoi ça ressemblait. Comme Stig, je me suis perdue, j'ai dû chercher et tirer le bon fil pour comprendre cette histoire, et j'ai bien aimé la fin du récit. Pour moi, ça ne pouvait pas se poursuivre, le roman raconte une transition, le passage d'un monde ancestral à un autre.
J'ai apprécié de voir Stig évoluer au fil des pages, car
que passe l'hiver est un roman d'apprentissage, dans lequel le héros grandit, mûrit, se perd, se retrouve, décide, choisit.
Bref, j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture, j'ai hâte maintenant de lire
la princesse au visage de nuit qui m'attend sagement :-)
La chronique complète est ici : https://zoeprendlaplume.fr/david-bry-que-passe-lhiver/