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Critique de Tastevin


L'été où tout arriva de Bill Bryson
Le sous-titre est : 1927, l'Amérique en folie
Livre de chroniques à la fois historiques et de faits divers épais de 590 pages divisé en 8 parties : avant propos, prologue, mai : le gamin, juin : Babe, juillet : le président, août : les anarchistes, septembre : la fin de l'été, épilogue.
Dois-je réviser mon opinion à l'égard de la littérature américaine ? Après « l'affaire Fitzgerald » de John Grisham, voilà un ouvrage qui m'a fortement plu. le passionné d'aviation que je suis n'a pu être que séduit par les pages consacrées à ce qui fut l'innovation du début du XX° siècle. On y apprend une foultitude de détails. Notamment que la France en 1919 était le premier producteur mondial d'aéroplanes ; que la force des avions américains à partir de 1925 résidait dans la qualité de l'essence ; que le milliardaire qui promettait une forte prime au premier vol transatlantique était d'origine française : Raymond Orteig. On apprend que le premier vol de l'Atlantique nord fut réalisé par deux aviateurs, Alcock et Brown (l'un anglais l'autre anglo-américain). Les livres d'histoires n'en parlent quasiment plus par le fait qu'ils décolèrent de Terre-Neuve pour atterrir en Irlande soit une distance à peu près la moitié de la distance New-York-Paris. Quant aux journaux de l'époque, ils les citèrent à peine : leur trajet ne correspondait au trophée promis par Orteig.
Cette approche de l'histoire d'un pays à partir de faits divers n'est pas nouvelle mais Bryson l'exécute avec une maestria de conteur telle que l'on a du mal à lâcher le livre. Seules les pages consacrées au base-ball ont fini par m'ennuyer. D'une part, parce que je n'ai jamais rien compris à ce sport, d'autre part parce qu'elles font peu avancer la connaissance des Etats-Unis de l'époque.
Bryson use d'un style qui allie sens du détail amusant et commentaire ironique sans, pour autant, sacrifier au fond. Exemple : à propos d'une célèbre actrice du cinéma muet, il évoque son charme physique mais mentionne une voix qui « ressemblait à un crissement d'ongle sur un tableau noir ». Ainsi, cette artiste vit sa carrière brisée par l'avènement du cinéma parlant.
Je ferai juste quelques réserves (peut-être liées à la traduction bien que dans l'ensemble elle se révèle de qualité) : pourquoi l'usage du conditionnel dans certains passages ? Exemple page 519 à propos d'al Capone : « Quinze jours plus tard…le stade serait plein de personnes célèbres mais c'est vers lui que tous les yeux se tourneraient…Quelques mois plus tard, il aurait quitté Chicago et son empire s'écroulerait ». Pourquoi ne pas user du passé-simple, une originalité du français, qui, bien employé, donne tant de vigueur au récit ? Par ailleurs je lis kérosène pour l'essence employée pour les moteurs à piston. On utilise le kérosène pour les turbines et les réacteurs en raison de son fort pouvoir calorifique et de l'essence pour les moteurs à pistons en raison de son pouvoir explosif.


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