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Critique de latina


Je m'interroge : pourquoi les randonneurs randonnent-ils ?
Fatigue, ennui, soif, froid, faim, douleurs de toutes sortes, climat cruel, peur de rencontrer des bêtes féroces, ou des gens féroces…oui, je m'interroge.
Et ma lecture de Bill Bryson n'éclaircit nullement ma question.
Car cet écrivain a parcouru, en partie en compagnie de son ami Katz, 1400 km du fameux sentier des Appalaches qui compte à lui seul 3500 km, de la Géorgie jusqu'au Maine.
Forêt profonde : « Depuis 300 ans la forêt américaine a été le lieu de toutes les angoisses ».
Aucune trace de civilisation : « le sentier des Appalaches a conservé un mépris magnifique pour toute forme de commercialisation »
Refuges pour le moins inhospitaliers. Autres randonneurs souvent exaspérants par leurs petites manies ou leur sans-gêne.

Peut-être est-ce la vacuité de l'esprit qui attire ?
« En randonnée, la vie revêt une simplicité bien ordonnée. le temps cesse d'avoir une signification. Vous n'avez aucune obligation, aucun engagement, aucune ambition particulière ; vos désirs dont des plus modestes. Vous existez dans un ennui tranquille ».

Je soupçonne Bill Bryson de s'être beaucoup plus éclaté dans la rédaction de sa randonnée, car je peux vous assurer que l'Américain moyen est rien moins que critiqué ! le mode de vie américain est vilipendé, et cela férocement, ironiquement, totalement !
« Quand on quitte le sentier, la réalité de la consommation nous saute à la figure : stations-service, supermarchés Walmart et Kmart, Dunkin'Donuts, boutiques de locations de vidéos. Un défilé continuel de monstruosités marchandes (…)
En Amérique, hélas, la beauté implique un trajet en voiture et la nature est affaire de tout ou rien : soit vous la domptez sans ménagement, soit vous la traitez comme quelque chose de sacré, de distant, tel le sentier des Appalaches ».

Oui, il s'est lâché, Bill Bryson. C'est dommage qu'il se soit aussi répandu dans la description de ses lectures sur « le sentier », où d'innombrables renseignements historiques, géologiques, géographiques, botaniques ( et j'en passe !) cassent le rythme.
Et le rythme en randonnée, il ne faut pas rigoler avec ça !

Robert Redford, qui a été un des 2 acteurs principaux de l'adaptation cinématographique, a déclaré : « Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire ».
Un Américain, oui, s'y reconnaitra. Un Européen y retrouvera tous les clichés sur les Américains.
Et moi, ma foi, j'ai souri et me suis dit que mes petits bois et mes bouts de campagne me suffisent, oh oui.
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