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Critique de MarieAbg


Voilà un bout de temps que ce polar traînait dans ma bibliothèque. Je l'ai acheté dans une librairie de Saint-Malo, en vacances, parce que la première de couverture me plaisait : le nez de Saint-Servan au début du XIXème siècle. Et puis c'était aussi l'occasion de découvrir un éditeur du terroir breton : Palémon.

Hugo Buan, que je ne connaissais pas jusqu'alors, nous livre avec "Les âmes noires de Saint-Malo" (2 tomes) son premier polar historique. L'intrigue se déroule après La Terreur, durant les dernières années du Consulat. Louis Darcourt, né Louis Hervelin, orphelin de parents fusillés pour avoir caché un prêtre non signataire de la Convention, ex-officier de Bonaparte, est le premier et nouveau commissaire d'arrondissement des villes de Saint-Malo et de Saint-Servan. Accompagné de son fidèle acolyte, le sergent Joseph, un mulâtre affranchi, il s'attarde, dès son arrivée, à résoudre le meurtre d'un meunier, tué à coups de pavés dans l'une des ruelles les plus agitées de la cité corsaire.

Je ne suis pas Malouine. A vrai dire, je connais même très peu Saint-Malo. J'ai donc parfois été un peu décontenancé par l'abondance des noms des ruelles, chemins et autre lieux que l'auteur a parsemé tout au long de son récit. Je me suis sentie un peu étrangère, comme si ce livre avait été écrit par un Malouin pour des Malouins. Ce qui est d'ailleurs le cas. J'avais été prévenu mais je me suis fait prendre à mon propre jeu. Il y a bien une carte, au tout début de l'ouvrage, mais c'est assez fastidieux d'y revenir à chaque fois. Au-delà de ça, c'est bien écrit, voire très bien écrit, et agréable à lire. Il y a eu un vrai travail de recherche en amont. La période post-révolutionnaire est bien décrite de telle sorte que tout au long du livre je me suis sentie comme oppressée par l'atmosphère d'une ville malfamée, insalubre et bruyante. Prostitution, vols, viols, meurtres... sont légions dans la cité corsaire. Malgré cette ambiance très sombre, l'auteur n'abandonne toutefois pas son humour et qui est à priori sa marque de fabrique. Ses personnages ont du caractère et une forte personnalité. Leur répartie donne lieu à des dialogues parfois assez cocasses. Enfin, ce livre pointe les déboires d'une nouvelle administration française (les départements, la Police de Fouché...) qui peine à trouver son mode de fonctionnement. On y voit aussi les prémices de la médecine légale*.

De fait, c'est une lecture que je recommande et que je pense poursuivre avec l'achat du tome 2.

*Si je dois vous recommander un livre sur la médecine légale (fin XIXème siècle), je vous conseille Les Suppliciées du Rhône de Coline Gatel.

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