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Critique de moravia


Que le monde est mal fait ! C'est à l'âge de treize ans que j'aurais dû ouvrir ce livre.
Sacré dépucelage !
J'aurai dit aux copains.
- Eh les mecs ! je viens de me taper "Souvenirs d'un pas grand -chose".
- Oh putain ! tu veux dire le bouquin de cet enfoiré de Hank ?
- Ouais mec ! Et j'ai pris mon pied comme c'est pas possible !
- Dis, Alberto, tu vas me le prêter, dis ?
- Faut voir...elle fait quoi ta soeur ?
J'aurais compris que les frimeurs c'était que du vent. Qu'avec un bon direct au foie ça se dégonflait comme une vieille baudruche.
Que celui qui te refilait un chewing-gum aujourd'hui était peut-être celui qui demain allait te baiser.
J'aurais compris pourquoi ma prof de physique venait en minijupe et s'asseyait sur son bureau face à la classe.
J'aurais surtout pu la regarder droit dans les yeux pour lui faire comprendre que j'appréciais le paysage.
Au lieu de cela je me suis fourvoyé dans les pages d'André, d'Henry, de François et quelques autres qui me parlaient d'un monde idéalisé mais inutile.

Rentrer dans les pages de ce livre c'est faire un slalom dans un champ de mines. Plus question de tricherie, de ronds de jambe. Vous êtes à poil et il faut foncer. Ça passe ou ça casse.
Charles Bukowski ne va pas vous ménager. Rien ne vous sera épargné de son enfance dans une famille déshéritée qui rêve de respectabilité.
Un père violent et abruti, une mère transparente.
Une enfance sans amour et cela ne va pas s'arranger à l'école.
À l'image de notre société celui qui ne rentre pas dans le moule est rapidement rejeté, accompagné de son lot de brimades.
Il a fallu jouer des poings et montrer les dents.
Bukowski s'est senti seul durant ses longues années, abandonné, mais n'a jamais flanché.
Pas question de se vautrer dans l'obscène béatitude du bonheur.
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