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Citations sur Souvenirs d'un pas grand-chose (103)

A 25 ans, les trois-quarts des gens étaient foutus. Il ne restait plus qu’une nation entière de trous du cul qui passaient leur temps à conduire des voitures, à bouffer, à avoir des gosses et à tout faire de la pire des façons, comme de voter pour le candidat à la présidence qui leur ressemblait le plus.
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Moi, les mecs qui sont mous quand ils serrent la main, j’ai pas confiance.
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L'injustice, faut croire que les trois quarts des gens, ils y pensent seulement quand c'est eux qui en sont les victimes.
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Boire était la seule chose qui permettait de ne pas se sentir à jamais perdu et inutile. Tout le reste n'était qu'ennuis qui ne cessaient de vous démolir petit à petit. Sans compter, qu’il n'y avait rien, mais alors ce qui s'appelle rien d'intéressant dans l'existence. Les gens étaient prudents, les gens étaient tous pareils. ... J'allumai une cigarette et continuai de descendre la colline. Etais-je donc la seule personne que cet avenir bouché rendait fou?
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Une femme descendait la rue dans ma direction. Elle avait de jolies jambes. Je commençai par la regarder droit dans les yeux. Et puis je lui regardai les jambes et lorsqu’elle m’eut dépassé, je lui regardai le cul. Je le bus des yeux. Cul et coutures de ses bas de soie, j’appris tout par cœur.
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« A la salle de bain… »
Mon père ferma la porte.
« Descend ton pantalon. »
Je l’entendis décrocher le cuir à rasoir. J’avais toujours mal à la jambe droite. Ça N’allait pas m’aider. Le cuir, je le connaissais depuis longtemps. Tout le monde était indifférent à mes ennuis : ça non plus, ça ne m’aidait pas. Là-bas, de l’autre coté, des gens, il y en avait des millions. Et aussi de chiens et des chats, et des rats à bourses, et des bâtiments, et des rues : mais cela n’avait aucune importance. Ici, il n’y avait que mon père, le cuir à rasoir, la salle de bain et moi. Ce cuir à rasoir, il s’en servait pour aiguiser son rasoir et moi, dès le matin, je la haïssais : cette gueule toute blanche de crème à raser ! Ce type qui se rasait debout devant la glace ! C’est alors que le premier coup de cuir m’arriva dessus. Ça fit un grand bruit plat, un bruit presque aussi horrible que la douleur que je ressentis. Le cuir s’abattit une deuxième fois. A agiter son cuir, mon père ressemblait à une machine à frapper. J’eus l’impression d’être enfermé dans un tombeau. Le cuir s’abattit encore une fois : je me dis que c’était surement le dernier coup. Mais non. Il retomba encore et encore. Mon père, je ne la haïssais pas. Il y avait seulement qu’il était incroyable, que moi, j’avais tout simplement envie de m’éloigner de lui. Je n’arrivais pas à pleurer. J’étais bien trop mal pour pleurer, bien trop paumé. Le cuir atterrit encore une fois. Et puis mon père s’arrêta. Je me redressai et attendis. Je l’entendis raccrocher le cuir. […]
Je l’entendis sortir de la salle de bain. Il avait refermé la porte de la salle de bain. Les murs de la salle de bain étaient beaux, la baignoire était belle, le lavabo était beau, et aussi le rideau de douche. Même le siège des W.-C. Mon père n’était plus là.
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- Ben, dit ma mère, tu devrais pas fumer. Ça va te tuer.
- J’ai eu une chouette vie, dit mon oncle.
- Chouette vie, que dalle ! dit mon père. Mentir, picoler, emprunter à droite, à gauche, aller avec les putes et se soûler la gueule, tu parles d’une vie ! Ta vie ? Mais t’y as pas travaillé un seul jour ! Et maintenant, voilà qu’on crève ! A vingt-quatre ans !
- Moi j’ai trouvé ça bien, dit mon oncle.
Il tira encore un grand coup sur sa Camel et recracha la fumée.
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Moi, l'histoire mondiale, ça ne m'intéressait pas. La seule histoire qui m'intéressait, c'était la mienne. Tu parles d'une merde, tout ça. D'abord, c'était papa et maman qui vous donnaient des ordres et n'arrêtaient pas de vous faire chier et après, au moment où vous vouliez voler de vos propres ailes, c'étaient les autres qui tenaient absolument à vous coller un uniforme sur le dos pour que vous puissiez vous faire tirer dans le cul !
Le vin avait un goût excellent. J'en repris.
La guerre. Et moi qui étais toujours puceau !
Quoi ? Se faire arracher la tête pour l'amour de l'Histoire avant même de savoir ce qu'était une femme ? Avant d'avoir été propriétaire d'une automobile ? Comme si j'avais quoi que ce soit à protéger ! D'autres, que je protégerais, c'est tout !
D'autres qui, eux, se foutraient pas mal de ma pomme. Non : mourir dans une guerre n'avait jamais empêché les guerres d'arriver.
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Jimmy Hatcher était assis à côté de moi. Le principal était en train de faire son discours et raclait le fond du vieux tonneau à merde avec un bel enthousiasme : " L'Amérique, c'est le pays où l'on peut tenter sa chance et, homme ou femme, il suffit de vouloir pour y réussir...
- Comme plongeur dans un resto, fis-je.
- Comme employé à la fourrière, ajouta Jimmy.
- Comme cambrioleur, fis-je.
- Comme éboueur, dit-il.
- Comme infirmier psychiatrique, se reprit-il.
...L'Amérique est courageuse...ce furent des gens pleins de courage qui la bâtirent...nôtre société est juste...
- Juste pour quelques-uns, fit Jimmy.
...une société de justice et tous ceux et toutes celles qui veulent de ce rêve, là-bas, au-delà de l'arc-en-ciel, trouveront...
- Une grosse merde bien velue, proposai-je.
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" Tu sais pourtant que les cigarettes, t'y as pas droit, dit mon père. Et moi, j'sais bien comment tu te les procures. C'est toutes ces putes, hein, qui te les apportent ! Bien, bien. Sauf que moi, je vais le dire aux docteurs et on va voir si y vont continuer à les laisser entrer ici, toutes ces salopes !
- Tu vas rien faire du tout, petit con, dit mon oncle.
- Tu peux pas savoir comme ça me cavale dans la tête de t'arracher ton clope du bec, lui renvoya mon père.
- Ta tête, y a jamais rien de bon qui y cavale, dit mon oncle
- Ben, dit ma mère, tu devrais pas fumer. Ça va te tuer.
- J'ai eu une chouette vie, dit mon oncle.
- Chouette vie, que dalle ! dit mon père. Mentir, picoler, emprunter à droite, à gauche, aller avec les putes et se soûler la gueule, tu parles d'une vie ! Ta vie ? Mais t'y as pas travaillé un seul jour ! Et maintenant, voilà qu'on crève ! A vingt-quatre ans !
- Moi j'ai trouvé ça bien, dit mon oncle.
Il tira encore un grand coup sur sa Camel et recracha la fumée.
- Allez, on s'tire d'ici, dit mon père. Ce mec est complètement fou.
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