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Citations sur Il nous faut de nouveaux noms (2)

Regardez-les partir par milliers, les enfants de cette terre, regardez-les qui partent par milliers. Ils n’ont rien, ils passent les frontières. Ils ont des forces, ils passent les frontières. Ils ont de l’ambition, ils passent les frontières. Ils ont de l’espoir, ils passent les frontières. Ils ont de la peine, ils passent les frontières. Tous ils s’en vont, ils courent, ils émigrent, ils délaissent, ils désertent, ils marchent, ils quittent, ils filent, ils fuient – aux quatre coins, vers des pays proches ou lointains, des pays dont ils n’ont jamais entendu parler, des pays dont ils ne savent pas prononcer le nom. Ils partent par milliers.

Quand tout s’effondre, les enfants de cette terre se sauvent et se dispersent comme les oiseaux s’échappent d’un ciel incendié. Ils fuient leur pauvre terre pour que dans des terres étrangères leur faim soit apaisée, dans des terres inconnues leurs larmes séchées, dans des terres éloignées les plaies de leur désespoir pansées, dans l’obscurité de terres curieuses leurs prières meurtries marmonnées. […]
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Ils dansent bizarre. Les bras et les jambes s'envolent, les corps se tordent. Ils se penchent en avant comme pour semer, ils descendent jusqu'au sol, ils se relèvent comme des fouets qui battent l'air. Ils se serrent tous en ensemble comme un troupeau dans un kraal, et puis ils s'éparpillent comme des os cassés. Ils se ramassent, ils regardent le ciel, ils se protègent du soleil et puis ils appellent la pluie avec leurs mains. Quant elle vient pas ils secouent la tête tellement ils sont déçus et puis ils redescendent, ils s'enfoncent-s'enfoncent-s'enfoncent comme des bateaux qui coulent. Et puis ils se redressent, ils se tiennent le ventre et le cœur comme des femmes qui ont mal, ils lèvent les bras au ciel comme pour prier, ils s'accroupissent comme si ils s'enterraient. Ils se relèvent encore, d'un coup, ils se mettent sur la pointe des pieds et ils étirent leurs bras comme des avions qui volent vers des terres lointaines.
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