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Roman en deux parties :

La première se passe au Zimbabwe. Chérie a dix ans et vit entourée de ses amis Batard, Chopo, Dieusait, Sbho et Stina. La vie à travers les yeux de cette petite fille de dix ans est à la fois drôle et terrifiante. Les enfants vivent dans un bidonville et pour tromper leur faim se déplacent dans des banlieues « riches » pour y voler les goyaves des jardins. Chérie raconte en vrac son enfance : elle n'a pas toujours été dans ce bidonville, avant elle habitait dans une petite maison d'un quartier tranquille avec son papa et sa maman. Puis ils ont été chassés par les bulldozers, conduits par des hommes noirs. Les parents n'en revenaient pas : ils avaient réussi à de débarrasser des colons blancs des années auparavant et des noirs les expulsaient de chez eux. Pour nourrir sa famille le père est obligé de partir travailler en Afrique du sud. Les ONG interviennent pour apporter un peu d'aide à une population qui n'a le choix qu'entre la misère ou l'exil vers les pays voisins.
Chérie arrive cependant à garder l'espoir (magie de l'enfance et aussi espoir de partir aux USA chez sa tante qui a émigré (illégalement)

La deuxième partie nous montre une Chérie qui a réussi à émigrer (illégalement elle aussi aux États unis) . Commence alors le récit de son exil entre déracinement et fascination à l'égard des USA.

Il s'agit là d'un roman fascinant, vue par une enfant puis une adolescente, sur le déclin d'un pays jadis prospère et mené à la ruine par un dictateur et ses sbires.

Une lecture coup de poing !
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Du Zimbabwe aux Etats-Unis, itinéraire d'une enfant qui perdra peu à peu de son insouciance. Sans doute voit-on mieux de loin et après coup les moments les plus riches d'une existence. Pauvre, à l'avenir sombre, la petite héroïne de Il nous faut de nouveaux noms, n'en est pas moins heureuse à sa façon. Parce qu'elle a sa bande de copains, parce qu'elle grandit comme une sauvageonne, parce que l'imaginaire compense le dénuement. Plus tard, en Amérique, elle comprendra ce qu'elle a perdu et expérimentera les douleurs de l'exil, au pays de l'abondance. NoViolet Bulawayo fait montre d'un style alerte dans ce roman marqué par une séparation nette entre deux époques. Si la première partie, la plus vive, a tendance à être répétitive, la deuxième, avec sa sourde mélancolie, touche davantage, parce que la maturité est venue et que le vrai prix des choses, lequel n'a rien à voir avec l'aisance matérielle, s'impose. Dans ce recul nostalgique, la romancière démontre un talent singulier dont on hâte de savoir s'il se confirmera à l'avenir.
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Roman autobiographique dans lequel l'auteure nous parle de son pays d'origine, le Zimbabwe. La première partie, nous raconte son enfance misérable dans un bidonville, ses compagnons de jeu, la faim toujours présente, la violence, la cruauté et les rêves d'expatriation vers un monde meilleur.
La seconde partie raconte sa découverte de l'Amérique alors qu'elle est accueillie chez sa tante, dans les environs de Détroit, les moeurs américaines, la surbouffe, le porno, la suprématie de l'argent, les jobs d'été pour se payer le College.

Dans l'ensemble, un livre intéressant mais un manque de repères géo-politiques. Je pense que c'est voulu, mais c'est dommage, j'aurais aimé en connaître plus sur le Zimbabwe. Ces récits personnels, trop auto-centrés, manquent d'envergure. L'écriture est volontairement simpliste, phrases courtes (sujet verbe complément), car le récit est raconté par une enfant/jeune ado, et pour donner une certaine dynamique au récit.

Bref, un livre racontant du vécu, très terre à terre, écriture minimaliste, dans l'air du temps. Si ce n'est la violence et la cruauté, j'ai eu l'impression de lire un livre s'adressant à des ados.
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Un premier roman, récit autobiographique, d'une petite fille ayant vécu son enfance dans un bidonville au Zimbabwe et étant partie aux Etats-Unis chez sa tante à 12 ans. La description de ses premières années et assez terrible, mais la vision qu'elle en donne, celle de l'enfant qu'elle était, est pleine de fraîcheur. Puis vient la période aux Etats-Unis, l'inadaptation et les petites humiliations au départ, l'adaptation et l'éloignement non seulement physique mais aussi moral avec ses amis d'enfance restés au pays qui en découle. Sensible et émouvant.
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C'est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d'un bidonville nommé Paradise (cela ne s'invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d'Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.
On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c'est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.
Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d'immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).
L'avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C'est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L'échappée par les ONG ou l'église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).
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