AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yanoune


L'éducation d'un malfrat... Ou la bio qui traînait dans la pile et qui s'est retrouvé au-dessus.. hop..

Alors alors... Bunker on le connaît tous (même si on a pas lu ses livres), au moins de vue, il a joué dans pas mal de films, même si des petits rôles, Mister Blue dans Réservoir Dogs par exemple..
Bon moi j'ai lu deux de ses bouquins en plus... Aucune bête aussi féroce et La bête contre les murs. Pour le troisième La bête au ventre j'ai jeté l'éponge comme les boxers, les deux autres m'avaient trop mise K.O...

C'est d'ailleurs sans doute le pourquoi j'avais acheté cette bio... et puis j'aime bien les bio d'écrivains aussi.
D'abord je dois dire que narrativement c'est un peu le bordel, il y a des manques, des trous... des gros.
Est-ce l'éditeur qui l'a fait sabrer dans le vif ? le côté n'en jette plus. Ou est-ce que ça vient de lui ? Aucune idée.
Ensuite Il y a beaucoup de redite...

Après il est vrai que c'est beaucoup moins incisif que l'écriture qu'il a dans ses romans. Et quelque part c'est normal.
Dans ses romans Bunker nous balance sa tripe au visage, morceaux de sa vie (et les pires), violence, uppercut gauche dans le foie, crochet à la mâchoire. Les bouquins qui te laissent la tête dans le seau, et une folle envie de vomir face à tant d'inhumanité.
Là, objectivement non, même si oui, de l'inhumanité y en a aussi, et toutes les horreurs qui vont avec. Non, c'est vachement moins tête dans le seau.. Peut-être parce qu'il raconte, se raconte et que s'il se raconte c'est qu'il est là, vivant, s'en est sorti...

Là Bunker raconte, se raconte avec objectivité et sans pathos. Et pourtant il ne s'appesanti pas, sorte presque de voile pudique sur les pires moments...
Et presque avec humour, l'humour rempart, comme si on racontait une bonne blague, distanciation face à sa propre histoire...
Dans le roman l'auteur peut déverser (consciemment ou non) des pans de son histoire et nous les envoyer dans la face à nous lecteur. Et Bunker ne s'en prive pas, jamais, Dieu que ses romans sont durs.
Dans l'autobiographie il y a le côté conscient de ce que l'on écrit, ce que l'on raconte, de soi. Il n'y a plus cette frontière, barrière que donne le roman...
Donc cela ne m'a pas étonné, du tout. Certains dirons que c'est moins bon, moins fort, moins quelque chose. C'est possible.
Mais nous sommes dans un autre registre.

Alors ce qu'il faut dire c'est que Bunker c'est un autre temps, lointain.. Bunker c'est les années 40, les années 50... jusqu'au années 70...
La Californie, L.A et Hollywood, et l'univers carcéral de ces années-là...
C'est plus un livre d'histoire, presque de socio qu'une véritable autobiographie..
Ou une autobiographie en dents de scie.

Bunker c'est plus dedans, en taule que dehors... et dehors c'est aussi bien les putes les macs et les voleurs que le milieux du cinéma... il va croiser beaucoup de monde, va entendre de sacrés musiciens...
Bunker c'est le derrière de l'âge d'or... Ce qui pour nous, n'est plus qu'une image désuète, un cliché glacé, un roman noir... Lui il l'a vécu.
Bunker c'est les livres.. Ce mec a lu plus de trucs qui comptent, d'auteurs que moi... et puis le jazz...
Ouais Bunker c'est le mec cultivé... sacrement même.

Bunker c'est la réalisation de la monté des émeutes raciales ( putain on y est encore...) du fossé grandissant entre les « races », jusque dans les pires pénitenciers... les changements de visions, d'habitudes même chez les bandits...
Bunker nous raconte la bêtise, et toutes, les siennes et celles des autres...
Bunker nous raconte la violence, et toutes... subie donnée... témoin de la bêtise des hommes...
Bunker nous raconte la peine de mort et ses couloirs vu de l'intérieur.. cette menace qui pèse, une constante... celle de l'establishment ou celle qu'on risque de recevoir au détour d'un couloir...
Bunker nous raconte la peur... La rage et la fureur... et tout ce qui va avec.

Bunker nous raconte la rédemption aussi... même si franchement c'est pas passé loin...
Une sacrée vie, histoire...
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}