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Critique de kuroineko


J'ai l'impression d'arriver après la fête en lisant ces Nymphéas noirs seulement fin 2017. J'ai longtemps éprouvé une certaine méfiance envers ce titre si populaire. Comme quoi, il est bon de ne pas rester sur un préjugé et de s'y lancer.

Le cadre géographique et artistique du roman est en soi son atout majeur (pour moi, en tout cas, en toute subjectivité). J'ai trouvé passionnantes les anecdotes et informations sur Monet et les impressionnistes qui émaillent le récit. Je me suis endormie plus cultivée qu'avant cette lecture et avec l'envie de replonger dans des ouvrages sur l'art et sur la vie de Claude Monet pour en découvrir davantage.

Les descriptions de Giverny, de ses fameux jardins et paysages imprègnent l'histoire d'une atmosphère comme floutée et extratemporelle. Grâce aux propos des protagonistes, on saisit bien l'ambivalence d'un tel décor de vie. Vu de l'extérieur, on a une représentation idéalisée de ce village et on estime particulièrement chanceux ses résidants. Et pisse-vinaigre ceux qui trouvent à s'en plaindre. Mais voilà, la réalité peut s'avérer toute autre. A imaginer les terribles cohortes de touristes  venues de tous azimuts, je comprends parfaitement ce désir d'aller respirer ailleurs. de plus, avec les mesures de conservation du patrimoine, Giverny semble figé dans un passé glorifié et exploité sans frein. Michel Bussi a fort bien rendu ce sentiment d'emprisonnement.

Sur le plan de la construction de l'intrigue, je reconnais que l'auteur y fait preuve d'efficacité et de grande souplesse acrobatique au vu des retournements qu'il nous impose. Quant au final, il se révèle pour le moins surprenant.

En revanche, j'ai été plus gênée avec le style de Michel Bussi. Je le trouve à l'occasion un peu maladroit et plat. En particulier lorsqu'il dépeint les yeux mauve de la belle Stéphanie. Ce trait caractéristique m'avait déjà agacée avec les yeux terre de Sienne du beau psychologue scolaire dans Maman a tort. Les qualificatifs finissent par tomber à plat par trop d'esprit emphatique. Dommage, certes, mais pas rédhibitoire pour autant. Il se rattrape largement avec les paysages et les tableaux. Surtout celui des sombres Nymphéas du titre.

En conclusion, un fort bon moment de lecture. Je comprends bien le succès de ce roman et les divers prix qui l'ont légitimement récompensé.
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