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Critique de Presence


Ce tome contient 2112 (paru en 1991), qui constitue un prologue à la série Next Men, débutée en 1992.

Dans le futur (oui, en 2112 évidemment), Agent Red procède à l'arrestation musclée d'un criminel et récupère une jeune femme, fille d'une riche famille. À cette époque, la police des États-Unis a été entièrement privatisée et les criminels de sang mêlés sont envoyés dans une prison spatiale, sur Apollyon, un astéroïde. Agent Red est persuadé que Sathanas, un sang mêlé, s'apprête à organiser une rébellion sur Apollyon pour déstabiliser le gouvernement en place sur terre et faire reconnaître les droits des sangs mêlés. Il réussit à convaincre les meilleurs cadets de l'académie de police privée de sa théorie du complot et leur explique que l'origine des sangs mêlés remonte au vingtième siècle.

En 1991, John Byrne quitte la tutelle de Marvel et DC Comics pour créer sa propre série, sans l'interférence des éditeurs plus ou moins compétents dont il se plaint à longueur de temps. Il a déjà révolutionné Uncanny X-Men, Avengers, Fantastic Four, Alpha Flight, Superman, Avengers West Coast, Sensational She-Hulk, Namor, et bien d'autres encore. L'attente des fans est énorme car Frank Miller et Mike Mignola ont fait de même peu de temps auparavant et ils ont pleinement profité de leur indépendance pour s'éloigner des superhéros, l'un avec Sin City (polar noir et radical), l'autre avec Hellboy (chasse aux monstres inventive et référentielle), les 2 en proposant des graphismes radicaux.

Avec 2112, les lecteurs découvrent que John Byrne conserve son style graphique habituel : des dessins agréables à l'oeil, des décors plus ou moins présents et souvent stéréotypés, à commencer par ces murs recouverts de technologies passe-partout (technologies trop éloignées de la réalité pour constituer une anticipation crédible, trop simplistes pour devenir une trame de fond artistique). L'histoire est un peu déconcertante car elle mélange des mutants monstrueux (qui évoquent le principe des mutants des X-Men), avec une conspiration qui n'a rien de résolue à la fin, ou de renversante.

Le lecteur éprouve une sensation de déception. Il avait imaginé que John Byrne se lancerait dans un récit plus personnel, pouvant enfin écrire ce qui l'intéresse, quelque chose de différent. il retrouve en fait plus de la même chose : un récit rondement mené mais avec une fin tellement ouverte qu'il ne peut pas être pris autrement que comme un prologue qui ne se suffit pas à la lui-même, et une narration visuelle d'une fluidité remarquable, mais toujours marquée par les mêmes tics que les comics de superhéros. Ce n'est en rien comparable à un polar noir raconté avec du noir & blanc au contraste total, ou à une histoire de monstres puisant dans le folklore et les légendes, avec des formes et des contours taillés a burin. Il est agréable de retrouver John Byrne, mais il donne l'impression de rester en terrain connu pour un récit de science-fiction déjà démodée en 1991.
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