Elle paraissait si heureuse que c’était presque douloureux à voir. — Frank, demanda-t-elle, lorsque tout sera terminé, crois-tu que tu te marieras à ton tour ? Francesca réfléchit. Elle essaya d’imaginer toutes sortes de vies conjugales et grimaça. Autrefois, elle avait rêvé de se marier, mais… c’était avant. Avant qu’elle perde Declan Chandler. — Je crois que je ne pourrais jamais être heureuse avec un homme, répondit-elle. — Pourquoi ? — Parce que je ne supporterais pas de me soumettre à la volonté d’un époux et que je ne respecterais pas un homme qui se soumettrait à la mienne. Cecelia se mit à rire. — Il te faudrait un homme qui aurait le courage de te tenir tête. — Et la sagesse de te céder, ajouta Alexandra. — Je vous mets au défi de me trouver un tel spécimen, déclara Francesca, amusée malgré elle.
Declan, son Declan, était-il amoureux de Francesca Cavendish, sa meilleure amie ? Sa seule amie au monde ? Le destin pouvait-il être aussi cruel ? Existait-il une déchirure plus cuisante que celle-ci ? Non. Il n’y avait pire agonie que celle qu’elle était en train de vivre. Ne voyait-il donc pas qu’elle était parfaite pour lui ?
Le cœur de Pippa se serra si fort que, l’espace d’un instant, il lui sembla avoir cessé de battre. Ses mains étaient glacées, sa gorge sèche. À treize ans, Declan était pour elle l’image même de la beauté masculine. Elle observa son amie Francesca en s’efforçant de la voir à travers les yeux de l’adolescent. Un nez fin et parfaitement droit, un visage en forme de cœur ; mince, même pour une jeune fille sur le point de devenir femme, et plus élégante qu’une enfant n’aurait dû l’être ; une chevelure d’un roux flamboyant et des yeux couleur de mer sous un ciel orageux.