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Critique de jmb33320


« Par une porte qui s'ouvrait dans la partie opposée sortit une femme opulente, interminable, grandiose, pas tant pour son seul volume que pour l'auréole et le maintien qu'elle adoptait. Marie de l'Aube Desflors, le rossignol d'Orléans, salua le grincheux marquis en lui faisant une profonde révérence, après elle en dédia une rigoureusement politique au capitaine général, et une autre à peine esquissée au reste du public. Comme pour mettre en évidence qui payait. »

Mais le Rossignol d'Orléans ne va plus plus chanter très longtemps… Placés sous l'influence néfaste des astres, les personnages de ce roman aux allures de thriller métaphysique, en sont les jouets. Sa Seigneurie, c'est Don Rafel Massó i Pujades, régent civil de l'Audience Royale de Barcelone. C'est en fait le numéro deux du pouvoir royal espagnol à Barcelone en cette année 1799.

Il a réussi, grâce à son entregent, son intelligence et sa servilité à occuper ce poste envié, que sa naissance ne lui destinait pas. C'est un homme vieillissant, vraiment pas gâté par la nature. Sa femme est confite en dévotions diverses et variées et peu encline à la galipette. Or Don Rafel, malgré les apparences, est un véritable obsédé sexuel. Son autre hobby est l'astronomie. Il va réussir, je ne vous dis pas comment, à concilier ces deux passions. Il a entretenu longtemps une maîtresse, Elvira dont le lecteur ignorera longtemps la destinée, mais à laquelle il ne cesse de penser.

Deux jeunes hommes, Andreu et Nando, auront eux aussi un grand rôle à jouer dans cette tragédie. le fond est noir mais pas morose. Au contraire, j'ai souvent souri en la lisant.

Roman de (relative) jeunesse de Jaume Cabré, ce texte passionnant se lit aussi comme une fiction politique que j'imagine très bien documentée. le style m'a paru plus accessible que celui, par exemple, de « Les voix du Pamano » du même auteur. Ici il n'y a pas de voix qui s'entrecroisent au fil du texte.

Un excellent roman, qui m'a donné envie de poursuivre avec cet auteur. Je lirai son chef d'oeuvre, « Confiteor », en dernier. le prochain, c'est décidé, sera « L'ombre de l'eunuque ».
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