L'histoire : Lionel est un retraité qui coule des jours paisibles. Son quotidien ronronne auprès d'Amanda, sa deuxième femme avec qui il a eu trois enfants. Par ailleurs, ses relations sont tendues avec son fils aîné Guy, né de son précédent mariage avec Jenny, morte tragiquement dans des circonstances floues. Quand Lionel est victime d'un AVC, cet événement va provoquer un électrochoc pour tous ses enfants. La vie de chacun ne sera plus jamais comme avant.
Ressenti : Avec ce « mal-aimé », j'ai retrouvé avec plaisir la plume vive de
Jean Calembert, que j'avais laissée à regret en refermant
Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump Cf. chronique du 27 août 2022.
Ici l'auteur délaisse le bioroman pour cette fois porter son regard acéré sur un vaste cercle familial avec pour toile de fond des paysages de carte postale qui nous baladent de la Belgique à la Côte d'Opale en passant par la Drôme provençale. On fait de brèves escales en Irlande aussi.
Ancré dans son époque, l'auteur décrit toujours un certain milieu, plutôt aisé. Son récit reflète les maux de notre temps avec par exemple un zoom sur les conséquences de la Covid. Il analyse aussi les tendances, les sentiments de la société dans son ensemble. Avec toujours en filigrane une petite musique, une lumière particulière qui dissipe les doutes, les inquiétudes et le découragement. Malgré son titre, ce livre se veut optimiste.
Il y a une sorte de mise en abyme aussi. Pendant sa lecture, le lecteur comprend que s'écrit une autre histoire. Ce livre dans le livre nous permet d'entrevoir les coulisses de la création littéraire tout en explorant les rouages de l'édition.
Ce roman choral nous invite donc dans l'intimité de plusieurs personnages. On suit ainsi le parcours de vie des membres d'une tribu comme il en existe partout. Quelles que soient ses origines, le lecteur est invité à vibrer au diapason. Ainsi, avec une virtuosité qui n'appartient qu'à lui,
Jean Calembert dépeint le quotidien de gens authentiques, qui pourraient aussi bien être vous que votre voisin. Il sait s'attarder sur les petits riens de tous les jours mais qui contiennent tant d'émotions et d'instants précieux.
Jean Calembert n'a donc pas son pareil pour dépeindre la vie. Mais la vie dans tout ce qu'elle a de plus dense.
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