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EAN : 9782805205514
320 pages
Laborel Publishing (01/10/2020)
4.44/5   17 notes
Résumé :
Toute cette histoire n'aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n'avait eu une inspiration aussi soudaine qu'inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump. Le découpage de l'histoire se fait par couples et par tranches de vie. On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire : Un titre énigmatique pour ce livre aux allures de bio-roman, qui retrace le parcours de Jean Duchêne, le narrateur né en 1942, qui, à l'âge vénérable de 77 ans, regarde en arrière.

Par cette rétrospective, notre protagoniste se raconte. Jeune alors, un brin naïf et idéaliste, il quitta sa Belgique natale pour étudier aux États-Unis, où il fera des rencontres déterminantes pour sa construction personnelle.

En 1960, Jean a donc l'âge des nouvelles expériences et il va découvrir un nouveau monde à la fois fascinant et démesuré jusqu'au paradoxe. En effet, d'un côté, l'Amérique, ce pays où coulent le lait et le miel, est bien une merveilleuse terre d'opportunités. de l'autre, cette grande nation opprime sans scrupules certains de ses ressortissants, en l'occurrence les minorités ethniques. Pourtant certains tirent leur épingle du jeu, au point de parfois frôler la caricature, celle popularisée par le fameux biscuit Oreo qui est « noir dehors et blanc dedans », un symptôme de bien des dysfonctionnements sociétaux que même Barack Obama, le premier président des États-Unis de couleur noire, n'aura pas résolus. Un tableau peu reluisant, reflet du mal de vivre de Joe Hartfield, un artiste afro-américain au talent pourtant reconnu, qui deviendra l'ami de Jean et dont l'amitié traversera les vicissitudes de la vie… pour nous conduire à l'époque actuelle. Et donc à Donald Trump… À qui Joe ne veut apparemment pas que du bien !

Ressenti :

Le narrateur porte un regard humaniste sur un itinéraire bien rempli. le sien. L'itinéraire d'un enfant gâté par la vie. Une vie sur laquelle il se retourne du haut de ses 77 printemps. Quand il ouvre son coeur, celui-ci explique qu'il a toujours été plus attiré par les marginaux, les individus nés du mauvais côté de la barrière que par les gens aisés. Ce qui explique en partie cette amitié indéfectible envers Joe, l'Afro-Américain.
Même si l'histoire s'inspire vraisemblablement d'une réalité que l'auteur a frôlée de près, ce livre se lit comme un roman. On a l'impression de voir défiler les images d'un film. Un film de Claude Sautet par exemple mais remis au goût du jour. Un film où l'on entre dans l'intimité de plusieurs personnages : celle de Jean et de ses amis. Avec comme bande-son un air de jazz, car la musique aide à vivre, elle agit en effet comme une thérapie pour amortir les soubresauts de l'existence.

Ainsi, au-delà des enjeux de société, cette rétrospective retracée sur un style personnel très attachant offre une vue d'ensemble sur plusieurs chemins parcourus… C'est riche, foisonnant, passionnant. Émouvant par moments. Les joies, les peines, les séparations provisoires ou définitives de la vie toucheront tout un chacun. Quand parfois l'érotisme s'invite au creux des pages, la légèreté entre dans la danse avec des mots qui charment comme un philtre d'amour, font sourire comme un philtre d'humour. L'humour, la légèreté, la fantaisie filtrent d'ailleurs des pages malgré la gravité du propos : le désespoir, la dépression, le vieillissement, les problèmes d'argent, le syndrome d'Asperger, tout y est abordé avec beaucoup de sensibilité.

En refermant ce livre, on sent que son auteur a pris un grand plaisir à composer un vibrant hymne à la vie. Ses lignes nous invitent à écouter du jazz en dégustant un bon verre de vin. Ici, on joue à la pétanque aussi, on se sustente avec des bouquettes et tant d'autres mets délicats. Et, dans la lumière provençale d'un matin d'été, une balade à vélo improvisée rappelle au détour d'un chemin toute la nature sauvage des Rocheuses, car il existe toujours un ailleurs et un après tant que s'ouvre devant nous le champ des possibles. Oui, Jean, la vie est belle.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Jean Calembert propose pour son premier roman la fresque chronologique d'une bande d'amis autour du personnage principal, Jean Duchêne, depuis sa naissance en 1942 jusqu'à nos jours. D'emblée, nommer le personnage principal du même prénom que l'auteur, sème le doute. S'agit-il d'une autobiographie ou d'une pure fiction ?

Pour perdre un peu plus le lecteur, en faisant l'autobiographie du narrateur (Jean Duchêne) dans les première pages, l'auteur semble faire la sienne, procédé tout à fait inhabituel dans un roman. On s'interroge. L'auteur semble nous indiquer là l'ancrage de son personnage dans sa réalité. Même prénom, même âge, même nationalité, même temporalité par rapport à la date de la rédaction de l'ouvrage commencé probablement en août 2019.

C'est donc un récit que l'on comprend comme autobiographique jusqu'à ce que soudain, le narrateur disparaisse au profit de l'usage de la troisième personne du singulier, vers la moitié du texte. Un changement de perspective aussi inhabituel que déroutant. On se demande où est passé le narrateur de la première moitié. S'est-il effacé pour devenir enfin le personnage de fiction affirmé dans l'avertissement ?

On ne sait plus si Joe, le personnage titre, existe, même si l'auteur affirme que tout est inventé. le lecteur se perd dans ce récit que l'on devine imaginaire bien que jonché de dates, où des personnes bien réelles s'invitent au détour d'un paragraphe, comme Jerry Kellman et Barack Obama.

Le projet de l'auteur apparait plus clairement page 236 : "c'est sans doute ainsi qu'ils auraient voulu que l'on rende compte de leur passage sur terre, selon un carnet de courtes notes, sobres, factuelles mais légères, sans autre prétention que de rendre compte le plus fidèlement possible de leur petit musée intérieur." Ce livre serait donc un compte-rendu.

Un peu plus loin page 293, l'auteur confirme par la voix de son personnage principal : "L'idée d'écrire un roman sommeillait en lui depuis longtemps (...). Il eut envie de reconstituer leurs trajectoires respectives et de retracer leurs destins sur près de 60 ans."

J'ai donc été, tout au long de ma lecture, dans ce doute permanent : autobiographie ou pure fiction ? Quand le personnage principal affirme son projet d'écriture, il ne m'était plus permis de douter. D'autant que les rares passages clairement imaginaires, m'ont paru beaucoup trop irréalistes. Je pense par exemple au projet d'émission de TV réalité avec Donald Trump en pleine campagne présidentielle américaine. Qu'est-ce que Donald Trump serait venu faire en France cinq semaines de suite en pleine campagne ?!

Au final, je reste mitigé, n'ayant pas réussi à prendre en affection ces personnages dont la vie de bobos n'a pas grand intérêt. Les multiples références aux musiciens de jazz, univers qui m'est totalement étranger, ne m'ont pas non plus aidé à m'accrocher. Enfin, j'ai été frustré d'attendre de savoir pourquoi Joe Hartfield voulait tuer Donald Trump et comment il comptait procéder, pour finalement découvrir que cet aspect est tout juste effleuré. Pour terminer sur une note positive, j'ai relevé cette jolie phrase page 204 : "Le temps qui passe enveloppe tout dans les ténèbres de l'oubli." C'est peut-être là que se cachent les intentions de l'auteur, en participant à sa manière à envelopper le réel pour mieux l'oublier.
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Genre : Littérature générale
Avis : SPLENDIDE

Je suis toujours très étonnée quand c'est par un contact direct qu'un auteur me demande si j'accepterais de chroniquer son dernier roman. Je cherche toujours à savoir pourquoi, comment il m'a connu, car si je passe beaucoup de temps à lire et à accompagner des auteurs je veux pouvoir y trouver mon plaisir. Les échanges ont été on ne peut plus satisfaisants et j'ai bien senti que Jean Calembert m'avait choisie comme étant digne de parler de son roman.
Au premier abord, j'ai été déroutée et apeurée car le roman est « compact » ! Mais après quelques pages la curiosité et l'envie sont venues soutenir mon attention et c'est presque exaltée que j'ai continué ma lecture. Pourquoi cette sensation ? Sûrement parce que j'ai senti en même temps l'humilité et la hauteur de ce nouvel auteur. C'était de la belle oeuvre que j'avais entre les mains !
le titre ne me semble pas rendre justice à la qualité de l'ensemble, et pourtant je ne vois pas comment il pourrait être différent. Il recèle tout l'humour pince-sans-rire que l'on retrouve avec bonheur dans ce roman. Un roman qui mêle habilement l'autobiographie de l'auteur avec la fiction construite autour de trois autres personnages principaux.
le travail d'écriture sur les relations personnelles entre les personnages est remarquable, ce qui l'est encore plus, c'est la grande culture artistique qui irrigue les pages. Il y a du savoir mais pas un savoir livresque, plutôt le savoir jouissif de celui qui a expérimenté, vécu, ressenti ce dont il parle.
le jazz est le fil rouge d'une histoire complexe faite d'amitiés, d'amours, d'engagements, de luttes, de trahisons ; un roman vocal qui permet de vivre l'histoire à quatre voix. de 1960 à 2016, entre France et Etats-Unis, autour de la vie privée et des événements du monde, nous sommes embarqués dans la vision d'un homme sur une époque, des bouleversements sociaux et des politiques.
Comptant sur le sérieux de l'auteur, j'ai noté, plus prosaïquement quelques bons vins avec leurs grandes cuvées ; le livre, source de tous les plaisirs de la connaissance.
Monsieur, vous n'écrirez peut-être que celui-là mais qu'est-ce que vous avez bien fait de l'écrire ! C'est un honneur de vous avoir lu et s'il y en a un deuxième, croyez bien que je serai au rendez-vous.
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Je suis très flattée d'avoir pu découvrir ce roman qui m'a emporté dans les vies de personnages passionnants.
Dans ce roman, il y a beaucoup d'amour et d'amitié, la tolérance, le racisme, la haine qui gangrène les hommes.

Je me suis laissé emporter au son de la musique jazz dans les chemins de vies très différents de personnages d'origines diverses. Ils seront tous réunis par la volonté de croire en un monde meilleur et sans violence.
Une amitié forte les unit et chaque personnage vraiment doté d'un don pour créer, dessiner, écrire et peindre.

Joe Hartfield a lentement sombré dans le néant suite au meurtre de sa
bien-aimée.
Heureusement grace à sa fille, il ira bien mieux jusqu'à vouloir mettre un plan en place pour éliminer le président des États-Unis .
Suite à cet évènement, ils décideront tous de mener une vie bien meilleure, loin de l'Amérique dans un petit coin tranquille de la campagne française.

Cette histoire m'a donné beaucoup de connaissances, l'auteur grâce à ses mots nous raconte ses rêves, ses désirs et ses passions, avec le jazz qui mène le rythme et l'art qui a laissé mon imagination voir de merveilleux tableaux, des dessins chocs et des livres incroyables qui hurlent la liberté.

Je suis très heureuse d'avoir pu découvrir ce roman qui est vraiment riche en tout ce qui fait du bien au coeur. La tolérance face aux différences que ce soit pour l'autisme ou les origines diverses.
L'amour qui guide chacun des chapitres, la force et l'obstination de réussir des objectifs pour des personnages très attachants. L'espoir aussi qui en ressort à la fin surtout pour nos futures générations qui devront se battre à nouveau pour vivre dans un monde meilleur.

Le monde sans la culture, l'art et la musique serait fade comme un plat sans épices.

Merci beaucoup Jean Calembert et à bientôt.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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😊 A la découverte de 😊
Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump de Jean Calembert
Laborel Publishing

Merci à l'auteur pour sa confiance.

Jean Duchêne a 77 ans, l'âge du début de la fin pour certains, celui des premiers pas dans l'écriture pour Jean.
Sitôt l'idée venue, place à l'histoire. Ce sera celle de Joe Hartfield, et ce dernier tentera de tuer Donald Trump. Un début, une fin, il ne reste qu'à trouver le reste!
Jean va replonger dans sa vie, à commencer par les origines de son héros Joe, à l'image de cet étudiant rencontré à Omaha lors de ses études aux Etats-Unis pendant les années soixante. Une rencontre inattendue, une amitié forte entre le jeune Jean et un noir dans cette Amérique où la couleur de la peau reste un obstacle à la réussite sociale.

Un roman passionnant qui nous plonge dans cette Amérique des années soixante à travers le regard d'un jeune belge, Jean, et d'un jeune afro-américain, Joe. Leur amitié va leur ouvrir les yeux sur le monde et sa complexité. Si cette amitié a été pour eux toute naturelle et même évidente, elle n'est pas forcément comprise dans une société où les noirs sont mis de côté, éloignés, ghettoïsés.
Mais on y découvre aussi l'histoire d'une jeunesse en quête de sens et de de repères. Chacun va devoir faire des choix, se trouver, faire des erreurs et finalement vivre sa vie. Les personnages de ce roman nous offre toute une palette de vies, d'idéaux, d'ambitions…

Ce livre est la fresque d'une jeunesse issue de tous horizons, le mélange de plusieurs cultures, l'idéalisme mais aussi le courage et la volonté de vivre selon ses convictions. On y suit des portraits issus de l'Amérique afro-américaine, du métissage latino, d'Asie, d'Europe, un brassage culturel passionnant !
Nos personnages vont affronter la violence, le pouvoir de l'argent, celui des préjugés et lutter sans cesse entre leurs convictions et leur envie de vivre paisiblement. Chaque protagoniste apporte une couleur et des choix différents. Certains se résigneront mais n'abandonneront pas pour autant leurs convictions, préférant juste préserver leur propre vie face à un monde et des faits contre lesquels ils ne peuvent plus rien. Mais au-delà de tout leur amitié se prolongera tout au long de leur vie.

On trouve aussi dans ce livre une analyse fine politique et sociale. le titre m'a fortement intriguée mais au final, au fur et à mesure que le livre avance, on comprend l'idée développée par l'auteur.

Une lecture riche et passionnante que je vous conseille de découvrir à votre tour.

Pour retrouver ce livre, c'est par ici https://www.amazon.fr/Hartfield-lhomme-voulait-Donald-Trump/dp/2805205510
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
" je vais dormir longtemps, se dit-il .
Oui dormir longtemps et savourer mon rêve.
Ce ne sera pas un rêve court, un festival de couleurs flamboyantes qui s'évanouit en un rien de temps.
Non, ce sera un rêve en noir et blanc, très long, qui durera jusqu'à l'aube et qui retracera avec précision, même vu de loin, les vies entremêlées de tous les personnages qui ont compté pour moi.
Ce sera une interminable symphonie en noir et blanc avec le rythme robuste et précis d'un jazzman.
Un rythme à la joie comme Dizzie Gillepsie, Sonnie Rollins ou Erroll Garner auraient pu l'interpréter. "
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Un passé inventé ne sert à rien : il se fendille et ensuite s'écroule pitoyablement comme l'argile en temps de sécheresse.
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«La littérature est invention. La fiction est fiction. Appeler une histoire "histoire vraie", c'est faire injure à la fois à l'art et à la vérité. Tout grand écrivain est un grand illusionniste.» Vladimir Nabokov
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Au fur et à mesure que je découvrais ton corps, je crois que je voulais aussi découvrir ton âme.
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Les pires choses ne sont pas éternelles et l’avenir réserve toujours des occasions de se réjouir.
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