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Critique de wiljosh


Au début du roman, Coral Glynn débute en tant qu'infirmière auprès de Mrs Hart, afin de l'accompagner dans sa fin de vie. La vieille dame ne tarde pas à mourir, et par une succession d'évènements improbables, Coral se marie durant une unique journée avec le fils de celle-ci, Clement, avant de devoir fuir précipitamment le domicile conjugal le soir même de son mariage, soupçonnée de complicité de meurtre par l'inspecteur local.
On retrouve dans ce roman de Peter Cameron les mêmes qualités que dans le récent Ce qui arrive la nuit : un talent pour les atmosphères, un sens de la formule, une prose intelligente, enlevée, et un style élégant. On passe du roman gothique campagnard, au roman citadin d'apprentissage, à un climat romanesque anglais des années 60.
Le personnage de Coral Glynn pourrait passer pour une version inconstante de Jane Eyre (pour le côté femme seule, sans famille ni attache, et du fait qu'elle passe de maison en maison en y vivant diverses aventures), si Coral n'avait, tout au long du roman, une personnalité bien à elle. D'apparence floue, sans l'être tout à fait, indécise, mouvante, elle est toujours prête à partir d'un lieu. En réalité, c'est ce que nous suggère l'incipit d'Anthony Trollope, il semble qu'aucun des lieux ni personnages où et avec qui elle pourrait engager sa vie ne paraisse assez satisfaisant pour qu'elle y engage sa pleine existence - et y installe plus que ses valises. Je ne dévoilerai pas comment cette indécise insatisfaction se noue ou se dénoue pour ne pas déflorer le secret du roman.
On retrouve ici également chez Peter Cameron un regard bien personnel sur l'humanité. Des êtres en mettent d'autres en difficulté du fait de leur désir, désir qui est bien souvent encombrant, et source d'infinis malentendus, mais sans que cela ne vienne jamais d'une véritable méchanceté ou malveillance. Au fond, Peter Cameron a une vision singulièrement optimiste des relations entre les êtres : aucune malignité ne parait véritable, aucune nuisance n'a de graves conséquences, et le mal que les uns peuvent faire aux autres semble toujours arriver par accident plutôt que par réelle volonté. D'une certaine façon, même si cette vision ne reflète probablement pas l'état réel du monde, il n'est pas désagréable de s'y laisser bercer, surtout portée par un style aussi agile et délicat que celui de l'auteur.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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